Rapport Mapping : « Le Président Tshisekedi a le droit de croire aux experts, et moi de ne pas leur faire confiance » (Paul Kagame)

Taxé de négationniste sur les conclusions du Rapport Mapping indexant plusieurs officiers de son pays, le président rwandais Paul Kagame tente de recadrer le tire en réponse aux affirmations du Président en exercice de l’Union Africaine et Président Congolais, Félix-Antoine Tshisekedi qui avait déclaré que ce Rapport avait été rédigé par des experts des Nations Unies tout en invitant Kagame à avoir une « attitude positive » pour « collaborer » avec la justice sur ce qui s’est passé en RDC.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique et diffusée ce mardi 25 mai, Paul Kagame ne déchante pas. « Le président Tshisekedi a le droit de croire aux experts, et moi de ne pas leur faire confiance. Nous sommes légitimes, chacun pour des raisons différentes, à avoir nos propres opinions, et il ne devrait pas y avoir de querelle sur ce sujet. Le temps fera son effet. Nos deux pays ont connu des tragédies et nous ne pouvons les surmonter qu’en travaillant ensemble. Cette souffrance a perduré et nous pouvons contribuer à y mettre fin. Mais les experts de l’ONU ou d’ailleurs ne nous seront pas utiles pour y parvenir », estime-t-il.

Contrairement à ses récentes déclarations à Paris sur les antennes de France 24 et RFI, Paul Kagame reconnaît que « de nombreuses personnes sont mortes au Rwanda et au Congo », et il affirme que « il n’y a aucun doute là-dessus ».
Mais là où les experts font plus de politique qu’autre chose, s’explique-t-il, c’est lorsqu’il s’agit de dire qui, quoi et comment. « J’ai été dans cette situation depuis suffisamment longtemps et cela a renforcé mon scepticisme à l’égard de ces soi-disant experts », fait savoir le président du Rwanda.

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Et de spécifier : « Le fait est que mon pays et la RDC ont beaucoup souffert ensemble. Il y a eu trop de morts. Nous ne pouvons pas renoncer à rechercher la paix, la sécurité et même la justice. Mais la justice est justement l’objectif le plus difficile à atteindre. Cela ne se fera pas grâce à des experts. J’ai parlé du rapport mapping tant de fois dans le contexte de nos relations avec la RDC ! C’est donc la dernière fois que je m’adresse à des journalistes sur ce sujet, surtout quand certains n’ont pas d’autres objectifs que d’envenimer la situation ».

Le 17 mai dernier, interviewé par RFI et France24, le président rwandais Paul Kagame avait affirmé qu’ « il n’y a pas eu des crimes » en RDC et niant les conclusions des enquêtes des experts des Nations-Unies, soutenant que « en réalité, il est hautement contesté par les gens, que ce soit en RDC ou dans les pays voisins ». Ces déclarations du président rwandais avait alors suscité une vive réaction choc de tous bords, des politiques congolais, de sa société civile et autres, les qualifiant des propos négationnistes.

Hervé Pedro

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