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« Nos dirigeants sont doués pour nous manipuler ! Une autre indépendance est nécessaire, celle de 1960 est ratée » (Deo Kasongo)

Sur fond des enjeux politiques et sécuritaires de l’heure en République démocratique du Congo, Deo Kasongo lance une lettre ouverte à tous les congolais. De la diplomatie aux « guerres interminables » à l’Est, en passant par la manipulation des médias occidentaux, cet ancien candidat gouverneur de Kinshasa dit avoir « mal pour le Congo ». Deo Kasongo accuse la communauté internationale via « ses ambassadeurs qui connaissent les détails (sur l’insécurité à l’Est, ndlr) mais s’en accomodent parce que ça convient », selon lui, « à la stratégie d’asservissement de notre pays par les leurs ».

« Ils ont tout organisé pour que nous ayons toujours la main tendue vers eux ! Entre-temps les congolais s’entredéchirent, se font des crocs-en-jambe, perdent leurs temps dans les futilités, se font la guerre, et eux, sous cape, se moquent de nous. Les indiens, les européens, les américains, les libanais, les chinois, et même les rwandais aujourd’hui disent « Laissez-les tous dans leurs politiques et nous on prend tout » », fait-il savoir.

Deo Kasongo indexe l’hypocrisie de l’occident et leurs médias, qui « imposent des opinions et manipulent les acteurs politiques congolais et s’imposent comme la voix de la vérité, leur vérité qui devient donc une denrée à ne pas contredire. »

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61 ans après l’ascension de la RDC à la souveraineté nationale et internationale, Deo Kasongo estime que cette indépendance est « ratée et l’autre indépendance est nécessaire » face aux dirigeants « doués pour manipuler » les congolais.

« Des ambassadeurs connaissent les détails mais s’en accommodent parce que ça convient à la stratégie d’asservissement de notre pays par les leurs ! Des ONG nous disent quoi faire, qui fréquenter, quoi dire comme à des enfants ! Les entreprises multinationales font la loi sur les valeurs de nos richesses. Avec des séminaires de renforcement des capacités, ils nous promettent de nous apprendre la transparence, la bonne gouvernance, après 60 ans d’indépendance.
Nos dirigeants s’assoient et prennent des notes. Ils sont doués pour nous manipuler ! une autre indépendance est nécessaire ; celle de 1960 est ratée, ils nous tiennent encore ! Des médias français en première ligne et ceux du reste du monde font la loi chez nous, sur notre sol, sur le sol de Lumumba dont ils ont tu la violence de la mort par leurs pays », peut-on lire dans cette lettre ouverte dont une copie est parvenue POLITICO.CD

« Les congolais ne sont pas conscients des enjeux »

Pour lui, le congolais refuse de voir un autre congolais réussir quelque chose; ils préfèrent que ce soit un étranger, par un complexe culturel qui nous est de plus en plus imposé. Les étrangers l’ont compris et ils nous utilisent les uns contre les autres. Nos jeunes ont l’impression que leurs projets n’ont de la valeur que quand un ambassadeur occidental les approuve, visite ou tweete une photo avec eux, signe d’une évolution de son statut social.

Il prévient que « s’il n’y a pas un sursaut patriotique, nous allons droit vers le mur » donc le peuple congolais « doit se réveiller pour changer de paradigmes et repartir du bon pied ». Il suggère au Président Félix Tshisekedi de collaborer avec son Premier Ministre pour s’entourer des forces grises du pays.

« Monsieur le Président de la République Félix Tshisekedi, avec mes hommages les plus déférents, décidez avec le Premier Ministre Sama, de mettre toutes les intelligences fortes, pratiques et patriotes autour de vous, pour corriger les erreurs de notre passé et permettre au VRAI CONGO DE NAÎTRE avec amour, travail et fierté ! », lance-t-il.

Et d’ajouter : « la communauté internationale respectera alors notre pays et son peuple. C’est à vous de nous guider pour rendre la dignité au Congolais, pour construire un Congo plus beau qu’avant.
C’est une responsabilité, un devoir sacré. Ce gouvernement qui va sortir est un des derniers espoirs de voir la donne changée […] ne loupons pas cette occasion », conclut-il.

Stéphie MUKINZI

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