Atterri à Lubumbashi depuis hier dimanche 24 janvier alors que visé par une motion de censure de 301 députés nationaux, le Premier Ministre Ilunkamba est allé consulté l’autorité morale du Front Commun pour le Congo, Joseph Kabila car, reconnaît-il, « c’est lui qui a proposé mon nom comme candidat Premier Ministre ».
De ce fait, plusieurs questions hantent lprincipalement l’opinion nationale sur ce que risquerait le Premier Ministre s’il ne répondait pas à l’invitation des élus nationaux.
Dans une interview exclusive accordée à POLITICO.CD, le professeur Eugène Banyaku, ancien juge constitutionnel, qualifie tout d’abord de dilatoire cette initiative du Premier Ministre. « […] n’oubliez pas que le Premier Ministre a encore qualité pour saisir la cour constitutionnelle en inconstitutionnalité ou interprétation de dispositions légales quant à cela. Il pourrait revenir pour faire prévaloir le fait que ce soit un bureau définitif qu’il avait investi, puisse le destituer », a-t-il confié.
Si légalement le Premier Ministre aurait encore une marge de manœuvre, sur le plan politique, Eugène Banyaku indique : « […] Il utilise le dilatoire pour retarder sa déchéance qui est d’abord un fait politique, ce n’est pas juridique. On ne peut pas faire prévaloir le juridique sur le politique, c’est plutôt le ratiopolitique qui prime sur le juridique ».
Eugène Banyaku estime que l’objectif pour le FCC est de retarder l’action du Président de la République. « Mais vous savez dans l’histoire notre pays, il y a un premier ministre qu’on a fait partir par des chars, on ne peut pas affronter le pouvoir d’État, mais cela n’est pas un exercice normal dans la démocratie », a-t-il conclu.
Demain, mardi 25 janvier 2021 à l’Assemblée nationale est attendu le Premier Ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, qui séjourne encore à Lubumbashi.
Bivince Mpungu
