Manya Riche, coordonnatrice du Congo Peace Center et membre du groupe de 13 parlementaires (G13), émet des inquiétudes sur ce qu’elle qualifie de « l’hyper-politisation » du vœu de Félix Tshisekedi de se constituer une Union sacrée pour la Nation. Elle craint que cette Union sacrée, « initiative louable » soit une occasion de « partage de gâteau » en faveur d’un petit groupe de « privilégiés qui ont déjà des yeux rivés sur 2023 ». Manya Riche fonde ses inquiétudes sur les déclarations politiques des adhérents à cette Union sacrée qui se forme autour de Félix Tshisekedi.
« L’hyper-politisation de ce projet de solidarité nationale reste une vraie menace pour la matérialisation efficiente de cette Union sacrée. Ne faisons pas de cette initiative louable un énième partage de gâteau au profit d’une poignée de privilégiés assis à la table d’intérêts purement politiciens et qui ont déjà les yeux rivés sur 2023. Au vu des déclarations de chacun, le risque est bien là. Hélas, ce serait encore une fois la population qui continuerait de souffrir, regardant au l’on les déboires d’une élite politique en décalage total avec les réalités de notre pays », alerte Manya Riche
À en croire Manya Riche, l’Union sacrée est une opportunité pour que la République démocratique du Congo « se reconstitue comme en tant que Nation » puisque cette Union « doit accoucher d’un gouvernement capable » de mettre les réformes qui « mèneront enfin le pays vers l’État de droit ».
« L’appel du président de la République de constituer une Union Sacrée est à saisir comme une opportunité pour se reconstituer en tant que Nation, autour de valeurs d’intérêt général et en se fixant comme priorité absolue la résolution de nos urgences collectives. Car cette Union doit accoucher d’un gouvernement capable d’amorcer les réformes qui, à terme, mèneront enfin le pays vers l’état de droit, vers des élections libres et apaisées, un climat des affaires assaini et la justice sociale, vers l’éducation et la santé pour tous », suggère-t-elle.
Et d’ajouter : « l’Union Sacrée est l’opportunité d’un meilleur recadrage et de s’efforcer à tendre vers des équilibres plus – équitables – sur l’échiquier politique. Et compte tenu de la situation évoquée, cela ne pourrait donc pas tenir compte uniquement de la seule dimension numérique au parlement. Si nous voulons vraiment nous consolider, il nous faudra trouver la bonne pondération ! ».
Pour Manya Riche, « il appartient ainsi au Président de la République de peser de tout son poids, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, en tant que Président en exercice de l’Union Africaine, et en tant que premier protecteur des intérêts du peuple congolais, afin que nous réussissions à dégager ces équilibres encore fragiles. Nous avons besoin de la volonté de tous, de celle de l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila jusqu’à celle de Martin Fayulu, pour nous recentrer sur l’essentiel en tant que Nation et sortir de ce marasme politique, social et sécuritaire. Concentrons-nous sur les priorités afin de soulager tant soit peu la misère grandissante de la population congolaise ».
Stéphie MUKINZI
