La situation générale que traverse la République Démocratique du Congo (RDC) en ce moment est décrite en des termes peu reluisants : indolence du Gouvernement, paralysie des institutions, cadre constitutionnel fragile, décrépitude économique, tribalisme, peuple prisonnier de la caverne, … Ce sont les mots de Franck Mwe di Malila, ancien ministre du Tourime et actuellement Fondateur du regroupement les Républicains Indépendants & Alliés (RIA). Au cours d’une interview exclusive accordée à POLITICO.CD, Franck Mwe di Malila donne son analyse de la situation politique en RDC notamment autour de l’Union sacrée.
Politico.cd: Après les élections de décembre 2018, comment pouvez-vous définir la RDC actuellement ?
F. Mwe di Malila : À l’aune des élections de 2023, la RDC est actuellement engluée dans une série d’impasses politique, économique et sociale qui se traduit par une paralysie du fonctionnement des Institutions.
Politico.cd: Quelle lecture faites-vous de cette reconfiguration du contexte politique après éviction du Bureau Mabunda à l’Assemblée Nationale ?
F.Mwe di Malila: Le cadre constitutionnel fragile conduit à l’instabilité des Institutions au point de créer le désordre dans le fonctionnement de l’Etat. Le comportement des élus, quel que soit le niveau, n’est pas à la hauteur des problèmes et des défis auxquels la RDC est confrontée.
Politico.cd: Ce n’est pas le Parlement qui gère le pays au quotidien. Il y a un Gouvernement
F. Mwe Di Malila : Le Gouvernement est dans une forme d’indolence qui ne lui permet pas de mettre en place les réformes nécessaires et d’agir avec efficacité devant certains problèmes (bandes armées à l’Est, pandémie du Covid 19 par exemple). L’unité et la cohésion nationale sont menacées, le communautarisme et le tribalisme refont surface. La décrépitude économique et sociale installe la RDC dans l’immobilisme. Le peuple se comporte comme des prisonniers de la caverne, prenant les ombres pour la réalité.
Quelle est la volonté des dirigeants pour sortir de ces impasses et quelle est la vision du Chef de l’Etat pour impulser la transformation de la Nation congolaise ? Le peuple congolais a perdu sa souveraineté depuis plusieurs années et n’a aucune exigence vis-à-vis de ses dirigeants.
Politico.cd: Quelle devrait être la volonté des dirigeants pour sortir de ces impasses et comment comprenez-vous la vision du Chef de l’État pour impulser la transformation de la nation congolaise?
F.Mwe di Malila: Consolider et appliquer la Constitution pour assurer la stabilité des institutions. Former un gouvernement de missions pour organiser les élections dans le délai prévu et amorcer les réformes nécessaires en prenant acte qu’aucune majorité constitutionnelle ne puisse imposer sa politique.
Politico.cd: Vous évoquez les réformes, mais à quel niveau ?
F. Mwe di Malila : Au niveau institutionnel. Par exemple, la CENI, la réformer comme organe technique chargé de l‘enrôlement de la population et de l’organisation des élections. Il faut dépolitiser la composition des membres de la CENI.
Politico.cd Selon vous, quelle matière devrait être la priorité dans l’action gouvernementale de l’Union Sacrée ?
F.Mwe di Malila: Donner la priorité aux besoins de la population en mettant en place une politique économique et sociale adaptée aux réalités de la RDC et du monde. Garantir la paix et l’indépendance du territoire national en renforçant l’armée, la police et les services de renseignement. Lutter vigoureusement contre la corruption et l’affairisme dans dans l’exercice des fonctions d’État. Prendre un engagement éthique pour les hommes et les femmes politiques dans l’exercice de leur fonction. Le véritable enjeu est d’extirper nos compatriotes de la pauvreté.
Politico.cd: Mot de la fin ?
F. MWe di Malila: Se souvenir de cette maxime : »Seul le peuple est permanent. Les hommes et les institutions passent ».
BMB
