La plénière de ce lundi 11 janvier 2021 à l’Assemblée Nationale, convoquée par le Bureau d’Âge, a offert une fois de plus un spectacle atypique, aux antipodes des aspirations profondes des congolais.
Sur la toile, une vidéo amateur exhibe une énième dérive des élus nationaux au sein de l’hémicycle. On y voit un camp se dressant contre un autre, prêt à en venir aux mains. Dans un brouhaha mêlé aux vociférations des élus en furie, on entend à peine la voix du Président du Bureau d’Âge qui, voulant jouer au sapeur pompier, peine visiblement à éteindre les flammes de la discorde qui embrasent le temple de la démocratie.
Ces deux camps, d’après nos sources, sont en effet le Front Commun pour le Congo (FCC) pro-Kabila et l’Union sacrée qui inclut désormais quelques élus du FCC qui viennent de traverser. La raison, qui s’avère aussi être le mal, a deux têtes : la première est que les députés FCC/Kabila ont estimé que ledit Bureau n’avait pas qualité pour insérer à l’ordre du jour le point en rapport avec la ratification du projet de loi de la ZLECAF. Et la seconde, une rumeur selon laquelle serait inscrite à l’ordre de ce jour, une motion de censure contre le Gouvernement. D’où, l’altercation. 
Toutefois, cette virée aux pugilats n’est point exempte de toute critique. À ce propos, Michael Tshibangu, l’un des conseillers en matière du numérique de Moïse Katumbi, pense qu’il s’agit de « la nouvelle stratégie du FCC/Kabila », faisant référence à ladite vidéo.
Là-bas, il n’y a pas eu qu’altercations autour de la ZLECAF et d’une probable motion contre le Premier Ministre. Il y a eu aussi la validation de la démission, sans doute « indigeste », du Questeur du Bureau Mabunda, qui a été actée par le Bureau d’Âge. Ce dernier a tout simplement préféré jeter l’éponge, en lieu et place de faire volte-face devant une nouvelle majorité en formation.
La calme étant revenu, la question demeure pendante : en quoi cette dérive a-t-elle été honorable? Aussi, l’appellation « Honorable » ne mérite-t-elle pas d’être revue, comme il était de coutume dans la période médiévale où un chevalier tombait en déshonneur lors que ces actes trahissaient son allégeance au Royaume. Tout ceci, est matière à réflexion.
La RDC amorce un nouveau virage, plein de promesse sans doute et le rivage n’est pas loin. La classe politique qui a voulu représenter le souverain primaire au sein du temple de la démocratie doit porter à la mesure de ses actions la touche de ses engagements aux débats d’idées, plutôt que de se livrer à une démonstration de la puissance de leurs muscles et poings.
Hervé Pedro
