Matata craint que l’Union sacrée ne soit une jumelle du FCC

Le Sénateur Augustin Matata Ponyo révèle, à travers une récente tribune, ce qu’il pense de l’Union sacrée qui se forme autour du Président de la République Félix Tshisekedi. Vu les ralliements en cascade que l’Union sacrée enregistre, Augustin Matata Ponyo tire la sonnette d’alarme : « l’Union sacrée devait éviter les erreurs du FCC : être une association de tous les groupements et hommes politiques venant de partout dans le but de constituer une majorité parlementaire ». Cet analyste s’interroge sur ce qu’on peut faire « avec les mêmes acteurs qui ont composé et animé le FCC ».

« Une telle structure, sans âme et esprit, ne pourra donner que des résultats semblables à ceux du FCC. En effet, l’objectif final d’un parti ou regroupement politique n’est pas d’avoir une majorité au Parlement. Celle-ci demeure plutôt un moyen politique en appui à l’action gouvernementale pour une meilleure mise en œuvre de la politique économique. Que peut-on faire avec les mêmes acteurs qui ont composé et animé le FCC et qui ont traversé la frontière pour rejoindre le CACH et former l’Union sacrée ? Certains d’entre eux déclarent tout haut avoir été débauchés en contrepartie des sommes d’argent alléchantes. D’autres disent y aller sans y croire, si ce n’est pour chercher des postes ! Si le CACH a sévèrement critiqué le FCC, c’est à cause notamment de ces mêmes acteurs politiques qui, hier, étaient les chantres du kabilisme et qui, aujourd’hui deviennent les chantres du tshisekedisme ! Certains ont même retrouvé leur maison de départ, parce qu’étant tshisekedistes à l’origine. Les diables d’hier peuvent-il devenir des anges d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’ils peuvent faire de mieux aujourd’hui dans l’Union sacrée qu’ils n’ont pas été en mesure de faire hier dans le FCC ? Ne seront-ils pas demain les pourfendeurs du Tshisekedisme ? Ne vont-ils pas faire la retraversée avant 2023 ? » Autant de questions que se pose Matata Ponyo.

Concernant la guerre relative à la question de savoir à quelle plateforme appartiendrait la majorité parlementaire, Matata Ponyo pense que « la RDC a besoin d’une vraie majorité parlementaire qui naitrait des urnes. Une vraie majorité, celle de rupture, qui serait l’expression de la population de voir le changement radical se réaliser ».

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L’ancien Premier Ministre Matata Ponyo estime que le peuple congolais « n’a plus besoin » que des acteurs politiques « qui ont échoué partout depuis les années 60 » continuent à le tromper. Pour lui, le peuple congolais a plutôt besoin de jeunes et vieux « capables de créer une nouvelle société de politiciens » et non des « caméléons ».

« Le peuple congolais n’a plus besoin de voir les mêmes acteurs qui ont échoué partout depuis les années 60 continuer à le tromper avec la même démagogie. Les mêmes qui changent comme de caméléons : Ils ont été lumumbistes, mobutistes, tshisekedistes (le père), kabilistes (le père et le fils) et aujourd’hui redevenus tshisekedistes (le fils) ; et pour combien de temps ? Les mêmes méthodes ne peuvent produire que les mêmes résultats. Le peuple a besoin des nouveaux acteurs avec des nouvelles idées et dépositaires des valeurs. Des nouveaux acteurs ne sont pas nécessairement des jeunes, parce qu’il y en a aussi qui ont vieilli prématurément dans la mauvaise gouvernance. Le peuple a plutôt besoin de jeunes et vieux capables de créer une nouvelle société de politiciens compétents, travailleurs, courageux, qui croient aux valeurs et pensent que l’objectif premier de la politique est de travailler pour le peuple et non pour soi-même. Pas en théorie, mais en pratique », insiste le Sénateur Matata.

Matata Ponyo est tout de même dubitatif au sujet de la réussite de l’Union sacrée « dans sa forme en cours de composition ». Il prévient que « les mêmes causes entraînant les mêmes effets », l’Union sacrée « ne peut créer une nouvelle classe politique et un nouvel idéal » : « nous risquons de vivre avec un nouveau FCC appelé Union Sacrée. Et les résultats ? Ils seront quasiment les mêmes que ceux du FCC. Wait and see », conclut le Sénateur Augustin Matata Ponyo.

Stéphie MUKINZI

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