Mills Tshibangu aux administrateurs de la FEC : « Je vous demanderai de conseiller à M. Albert Yuma de quitter tranquillement la FEC »

Après son appel lancé sur le plateau de la RTVS1 le 25 novembre 2020 à Albert Yuma, l’invitant à « se reposer », l’expert congolais en communication, Mills Tshibangu, le convie cette fois-ci à se retirer tranquillement du patronat de la FEC.

« Il peut être décidé que l’agrément de la FEC lui soit retiré. Alors, serons-nous un pays sans patronat ? Vous ne pouvez pas, vous administrateurs de la FEC, accepter que la FEC se meurt à cause d’un seul individu. Pourquoi ? Parce que vous, aussi, êtes intelligents, vous avez la carrure, les moyens de diriger cette FEC. Alors, je vous demanderai de conseiller à M. Albert Yuma de quitter tranquillement la FEC », recommande-t-il.

Il fait une virée historique vers 1972, année de la création de l’Association nationale des entreprises du Zaïre (ANEZA), actuelle FEC, née de la fusion de la Fédération des associations provinciales des entreprises du Zaïre (FERZA), la Fédération nationale des Chambres de Commerce, de l’Industrie et d’Agriculture (FNCCIA) et l’Association pour la Promotion et la Défense des Intérêts des Commerçants Congolais (APRODECO). Elle était longuement dirigée par l’homme d’affaires congolais Bemba Saolona, de son vivant, comme cela est le cas aujourd’hui, avant sa succession par José Endundo qui, rappelle Mills Tshibangu, avait procédé à un réaménagement des Statuts de la FEC afin que rien de similaire ne soit observé, « limitant le nombre des mandats ».

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« Mais aussi, ouvrant les élections de manière démocratique à ce que tous les administrateurs de la FEC puissent réellement voter », relève-t-il.

Cependant, clame M. Tshibangu, l’arrivée d’Albert Yuma « président-fondateur » à la tête de la Fédération des Entreprises du Congo coïncide avec beaucoup de mal que de bien. Beaucoup, au sein même de ce patronat, estiment qu’il devrait laisser sa place.

« Pour ceux qui ne le savent pas, Albert Yuma a modifié les Statuts de la FEC. Voilà comment cela s’est passé : il a créé ce qu’on appelle un conseil des sages qui est composé de 5 personnes. Ce sont donc ces 5 qui réunissent et choisissent qui sera le président de la FEC, ensuite convoquent les membres et ceux-ci ne viennent qu’entériner la décision qui a été préalablement prise au niveau de ce conseil », révèle Mills Tshibangu tout en s’interrogeant si cela est démocratique.

« Nous avons interrogé les administrateurs de la FEC mais, ils ont refusé. La dernière personne que j’ai vu m’a renvoyé à la conférence de presse qu’ils ont organisée dans laquelle ils ont décidé de faire un bras de fer au Conseil d’État après cette élection controversée, où le Conseil des sages a fait entériner la candidature d’Albert Yuma pour être de nouveau président de la FEC. Ainsi, il y a eu des contestations et l’affaire a été portée au Conseil d’État. Et le Conseil d’État, après avoir vérifié le déroulé de ces élections, a décidé d’annuler ces élections et a demandé à la FEC de recommencer ces élections mais, cette fois-ci, en incluant tous les membres », relate cet expert en communication.

« D’ailleurs, je voudrais vous rappeler que, sur les 5 membres que comporte ce conseil dit des sages, seuls 2 ont été présents, le quorum n’était pas atteint », souligne-t-il.

Mills Tshibangu affirmé que, d’après les informations en sa possession, beaucoup d’administrateurs membres de la FEC craignent pour leurs affaires. C’est pour cela qu’ils n’osent publiquement se prononcer en défaveur d’Albert Yuma car, dit-il, l’influence politique de celui-ci est avérée pour menacer leurs entreprises.

D’ailleurs, le vote à main levée est une stratégie de maintien de la peur au sein de la FEC, afin de permettre à Albert Yuma de réaliser qui sont pour ou contre lui.

Face à ce qui précède, Mills Tshibangu soutient qu’il serait impérieux de se référer aux sages conseils de M. José Endundo qui a préconisé, au regard de la crise actuelle, d’observer une période transitoire consacrée à la révision des Statuts et du Règlement d’ordre intérieur puis s’en suivront les élections.

« À tout le peuple congolais, je demanderai d’ouvrir l’œil, le bon parce que cette affaire nous concerne aussi, même si nous ne sommes pas membres (…) parce qu’elle est d’ordre national. Donc je vous prie, à vous tous à vous toutes de rester très attentifs à ce qui va se passer là-bas parce qu’il en va de l’intérêt de chacun d’entre nous », conclut Mills Tshibangu.

Hervé Pedro

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