Élection à la FEC : Mills Tshibangu invite Albert Yuma à se reposer

Invité à la RTVS1 ce mercredi 25 novembre 2020 dans la matinée, Mills Tshibangu, expert congolais en communication a invité le président de la FEC, Albert Yuma, à ne plus se représenter à la tête du patronat des entreprises congolaises dans les élections prévues ce jeudi 26 novembre 2020.

Mills Tshibangu a affirmé tout d’abord que « les 3 candidats n’ont pas les chances égales » et que d’après les informations en sa possession, « il y a eu depuis un certain moment beaucoup de choses à la FEC notamment la modification des statuts qui ont été taillés sur mesure de Mr Albert Yuma ».

« D’ailleurs c’est même, presque une habitude. Je crois que pour quelqu’un qui a fait 15 ans à la FEC, il veut aujourd’hui paraître un peu comme s’il était le président-fondateur de la FEC […] Je crois que c’est désastreux pour notre pays », regrette-t-il.

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Et de s’interroger : « Nous sommes aujourd’hui avec le Chef de l’Etat en train de faire les consultations. Pourquoi ? Parce qu’il doit y avoir alternance. Il y a eu alternance au sommet de l’État. Aujourd’hui, nous sommes en train d’alterner avec les mentalités, nous devons alterner avec tout ce qui va avec ».

L’intervention de Mills Tshibangu est motivée, dit-il, le souci de voir un nouveau leadership qui incarne des valeurs jugées crédibles pour l’image du pays. Et ce, parce que « la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) est une institution très importante pour le pays, c’est le patronat congolais. C’est une association des hommes d’affaires. C’est eux qui tiennent l’économie nationale entre leurs mains ».

Un peu plus ailleurs, cet expert congolais en communication relève et indique que c’est un désastre pour le pays de noter qu’il y a plus de partis politiques que des entreprises et ce, en dépit de ses potentiels qu’il regorge. Pour lui, cela est dû également au fait qu’il n’y a pas des modèles d’hommes d’affaires, des grands que les jeunes peuvent imiter. Et même, avance-t-il, « quand on vous parle d’un homme comme Albert Yuma », ce qui vous vient à l’esprit c’est la malversation financière, le détournement. « Comment donneriez-vous à la jeunesse congolaise le goût de devenir homme d’affaires ? », s’interroge-t-il.

Ce ne sont pas des accusations fortuites pour M. Tshibangu. « Si vous me donnez une minute, je peux vous citer. Il est cité par ACAJ, Bloomberg, Reuters, RFI et même BBC… Je ne peux pas vous dire mais c’est nombreux, c’est énorme ces accusations. Je ne pense pas que dans toutes ces accusations soient fausses ».

« Aujourd’hui, ce que moi je voudrais faire c’est interpeler le patronat, les administrateurs de la FEC pour leur dire : la jeunesse congolaise a besoin d’un nouveau son, d’une nouvelle vision », annonce-t-il, tout en poursuivant : « cet homme Albert Yuma est accusé. Il est sous sanction américaine. Je ne sais même pas s’il voyage. Je ne sais même pas si le Chef de l’Etat qui a restructuré ou qui va certainement restructurer dans quelques jours son gouvernement, aura dans ses voyages quelqu’un qui est accusé de détournement, c’est une honte pour la nation ».

Ce dernier insiste que l’élan qui s’observe tant dans les réformes que dans l’alternance puisse également se répercuter à la tête de la FEC et que cela génère « une nouvelle manière de penser. Quelqu’un de propre, de clean, qui puisse redorer un peu l’image de cette institution. Je pense que c’est important ».

Leadership du patronat congolais (profil)

Les critères, je pense qu’ils sont définis dans les statuts de la FEC, renvoie-t-il. « Mais ce qui nous intéresse ici en tant que population, c’est de lancer un appel vis-à-vis des administrateurs de la FEC. Il est important pour crédibiliser le pays, la FEC mais aussi pour soigner ou mieux vendre l’image de la RDC à l’extérieur, que nous ayons un président de la FEC qui ne soit pas entaché des accusations. Ce n’est pas propre. Il est important que nous ayons à la tête de la FEC quelqu’un qui a une bonne réputation parce que M. Yuma ne l’a pas ou ne l’a plus. Donc c’est important pour le pays », renchérit Mills.

Quant aux critères de moralité et de gestion pour le leadership dans ce patronat des entreprises congolaises, Mills Tshibangu signe que cela « ne comptent pas beaucoup seulement pour nous […] Le président de la FEC doit être une personne de bonne moralité, irréprochable, pas d’antécédents judiciaires ».

Voyez-vous, argumente cet expert en communication, le patronat des hommes d’affaires c’est l’économie du pays. C’est grâce à eux ou à cause d’eux que le prix du riz grimpe. C’est grâce à eux ou à cause d’eux, soutient-il, que nous mangeons bien ou mal. « Aujourd’hui, le prix du très convoité poisson chancard (Thomson) que raffole le congolais a été revu à la hausse pourquoi ? Parce que il y a un groupe de gens qui se sont organisés pour fermer les grandes sociétés qui importaient cela pour mettre en place la leur ». Pour « la leur », il s’agit de la société EGAL qui est passée maître dans ce commerce.

« EGAL a combien d’exonérations dans ce pays? Avec tous les allègements fiscaux qu’ils ont, ce poisson et autres vivres frais n’ont pas connu de rabais », signale-t-il.

Et de designer : « C’est Albert Yuma qui était à la tête de ladite société. Si nous allons à la Gécamines, nous trouvons un autre dossier. Il est accusé d’une affaire de près de 200 millions USD. Comme il n’a pas de fumée sans feu, je pense qu’il est temps pour lui, de se reposer c’est important ».

« Tous ces jeunes qui veulent devenir députés ou ministres, pourquoi ? Parce qu’effectivement les hommes politiques nous ont fait croire qu’au Congo la meilleure manière de gagner sa vie c’est en politique. C’est une aberration ! », ponctue-t-il.

Et d’étaler : « les jeunes n’ambitionnent plus être des hommes d’affaires parce qu’ils croient que la politique est la porte à l’argent facile hors ce n’est pas le cas. Ce sont les affaires qui génèrent l’argent. La politique est une dévotion. Comme pour dire qu’après avoir fait tant de choses on s’y lance afin de servir les autres. Mais il faut être un exemplaire, un modèle ».

Revenant sur le profil d’Albert Yuma, Mills Tshibangu se questionne encore si celui-ci est pris en tant qu’homme politique ou opérateur économique. À son avis, cette simple interrogation auprès des auditeurs aiderait à mieux cerner la portée de son développement. « Il cloche tantôt homme politique, tantôt… Bref, ce que je demande au nom de la jeunesse congolaise, dans l’élan de l’alternance, de l’élan du changement, il nous convient d’avoir à la tête de la FEC un nouveau président qui puisse donner une nouvelle vision et des nouvelles orientations, pas quelqu’un qui est entaché », revient-il.

Demain, jeudi 26 novembre à 15 heures, au Salon Congo du Pullman Hôtel de Kinshasa, une Assemblée générale ordinaire et élective
se tiendra où seuls les membres en règle de cotisation pourront voter conformément aux dispositions de l’article 19 des statuts alinéa 3 qui confèrent le droit au vote et d’éligibilité uniquement aux membres en règle de cotisation.

Hervé Pedro

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