André Lite en séjour à Panzi, revisite la question des Droits de l’homme avec le Dr Denis Mukwege

En séjour dans le Sud-Kivu pour des questions relatives aux droits de l’homme, le Ministre André Lite Asebea s’est rendu, ce mercredi 18 novembre 2020, à l’hôpital de Panzi que dirige le prix Nobel de la paix congolais, Dr Denis Mukwege.

« Notre présence,ce jour ,à Bukavu c’est pour répondre à une invitation qui nous a été adressée par notre Prix Nobel . Ce, à quoi nous avons souscrit sans réserve, non sans raison, tout simplement parce que le travail qu’il fait ici depuis plusieurs années doit être reconnu et encouragé par l’État, et quoi de plus normal que moi, qui suis en charge de la sempiternelle question de la dignité sinon du respect de la dignité humaine, je puisse venir constater ce que j’apprenais à distance, ce que j’ai entendu dire depuis l’étranger, pour ne pas rappeler qu’à ma dernière participation au Conseil des droits de l’homme , il a été demandé à la RDC d’accorder une attention particulière à ce que fait ce grand homme qui est à ma gauche », a déclaré André Lite.

Et de renchérir : « Ce qui m’enchante, par ailleurs, parce qu’en même temps au moins là, nous parlons des congolais anonymes, des congolais vulnérables, des congolais victimes dans leur propre pays et nous pensons que nous allons continuer dans ce partenariat stratégique ».

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Nous avons également bénéficié, relate-t-il, de ses conseils, lesquels nous aiderons dans notre stratégie d’implémentation de la justice transitionnelle ;et comme vous pourriez également le constater à ma droite je suis avec le représentant de la Haut-Commissaire aux Droits de l’homme des Nationsunies, M. Abdul Aziz dont les équipes du bureau qu’il dirige, signale-t-il, travaille avec nous dans la même perspective qui soit celle centrée sur l’approche victimo-centrique.

« Parce qu’on ne peut pas faire autrement que de regarder la réalité en face, d’accorder les réparations dues , d’emmener les coupables à rendre compte toute les fois que cela est possible et aussi faire en sorte que ce que nous déplorons aujourd’hui, ce que nous avons déploré hier, ne puisse plus se répéter . Ce que nous appelons techniquement la garantie de de non récurrence et par le fait nous aurons effectivement à le faire aussi bien par les mécanisme juridictionnels que par d’autres; qu’on arrive à faire en sorte que la cause de celles et ceux qui ont été victime soit entendue ».

Et de poursuivre : « C’est un combat qui doit être mené avec engagement, avec abnégation et comme l’a dit le Docteur Mukwenge tout à l’heure, cela ne se limite pas à 5, 10,15 ans, cela pourrait nous prendre un demi siècle, pourquoi pas un siècle parce que j’étais étonné dernièrement de constater par exemple qu’un des co-geôliers Nazi à quatre-vingt dizaines d’années a été condamné bien qu’avec sursis au motif qu’il était encore adolescent à l’époque où il était l’un des gardiens d’une de prison de nazis.Ce qui m’a poussé à croire au fait que pour les crimes graves, ceux qui s’y a donnent, devraient se tenir, en tout cas, prêts à faire face à la justice quelque soit le temps que ceci prendrait, quel que soit le temps qu’un tel processus peut prendre parce qu’à un moment donné de l’histoire, il y a des choses que nous ne pouvons pas tolérer et pas plus qu’ acquiescer quelles ques soient les raisons qui auraient concouru à ce genre des faits ».

Le rapport Mapping n’est pas complet

Me André Lite Asebea s’est également penché sur l’épineuse question du rapport mapping en précisant que « ledit rapport est même sélectif sinon parcellair; les crimes graves au Congo remontent aux temps immémoriaux . « Je parle ici sous le regard bienveillant du représentant de la Haut-commissaire aux Droits de l’homme. Je puis vous révéler aujourd’hui que le rapport MAPPING n’est pas complet », chute-t-il.

Pour le Ministre des Droits de l’homme, « on aurait dû mener des études complémentaires par rapport audit rapport » mais il a déploré qu’ « il s’est fait malheureusement qu’à l’époque, certains pays de la région et certaines grandes puissances sont intervenus dans l’affaire jusqu’à faire arrêter les études complémentaires qui auraient dû être menées alors que les fonds y afférents étaient disponibles ».

À son humble avis, il faut aborder cette question de façon holistique comme « l’a dit tantôt le docteur Mukwege » ;en ne laissant aucun détail. Il n’y a que de cette façon, marte-t-il, que nous pouvons dire de façon responsable que nous avons commencé quelque chose et cela continuera ».

Aujourd’hui, le Ministre des Droits Humains, André Lite Asebea poursuit sa tournée en Ituri pour si pas s’enquérir, palper du doigt les réalités auxquelles l’on devrait faire face dans le cadre de l’implémentation de la justice notamment dans le cadre extra-juridictionnel.

Hervé Pedro

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