Une somme de 3000 dollars américains à chacun, des titres de voyage et d’autres frais inhérents : test Covid-19, Go-pass et autres. Le ministre des Droits humains, André Lite Asebea, a, assuré aux 11 représentants des victimes de la guerre dite de 6 jours, un retour satisfaisant à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo (nord-est de RD Congo).
Cette délégation a achevé un long séjour de près depuis 10 mois, à Kinshasa, dans le cadre d’un plaidoyer auprès du gouvernement central pour « l’indemnisation » de plus de 3.000 victimes de cette « drôle de guerre » qui avait opposé des troupes rwandaises et ougandaises du 5 au 10 juin 2000.
« L’heure était venue pour l’État de prendre ce dossier à bras-le-corps, mieux vaut tard que jamais », s’est félicité le ministre des Droits humains.
André Lite a également rappelé que cette action participe à la « cagnotte de 1,5 million de dollars » que « le gouvernement Ilunga Ilunkamba a mis à la disposition de ces infortunés ».
« Seulement, l’état des finances publiques, actuellement, ne nous permet pas de recevoir la totalité de cette somme. Néanmoins, l’État s’est surpassé pour leur octroyer, dans un premier temps, 599 000 USD », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, a indiqué le ministre des Droits humains, « une fois le solde à payer obtenu du gouvernement, tous ces fonds seront acheminés à Kisangani auprès de l’association des victimes qui se chargera de l’option à lever pour leur utilisation ».
« Nous ne faisons pas seulement pour Kisangani », a souligné le ministre des Droits humains pour qui le choix de cette ville se justifie par l’antériorité de la tragédie qui s’y est déroulée.
« D’ici là, ça sera le cas de Yumbi, Kasaï, Dungu, Poko, Ituri, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Tanganyika et Kongo Central », a promis André Lite.
» D’ores et déjà, cette semaine, je me rends à Bukavu ainsi qu’à Bunia pour les mêmes motifs et, dans les jours qui viennent, dans la région du Kasaï là où nous avons également des situations pour lesquelles l’État doit faire quelque chose et singulièrement pour celles et ceux qui sont victimes des crimes graves », a-t-il annoncé.
Du reste, « le gouvernement compte mettre en place un fonds d’indemnisation des victimes de crimes graves », a-t-il renseigné.
La guerre dite de 6 jours, en référence à la guerre des 6 jours entre Israël et la Ligue arabe en 1967, est une succession d’affrontements qui ont opposé du 05 au 10 juin 2000, les armées rwandaises et ougandaises à Kisangani durant « la bien nommée première guerre mondiale d’Afrique » comme la qualifient les historiens.
Environ 1 000 morts et au moins 3 000 blessés civils, tel est le lourd bilan de ces affrontements qui avaient laissé défigurée une grande partie de la ville de Kisangani. En effet, plus de 6.600 obus furent tirés durant ces combats.
Hervé Pedro
