Situations humanitaires en Ituri : les sites de déplacés de Bunia, entre surpopulation et besoins pressants (Rapport OCHA)

Dans sa note d’informations humanitaires pour les provinces du Bas-Uélé, du Haut-Uelé, de l’Ituri et de la Tshopo, couvrant la période du 06 au 14 octobre 2020, le bureau de la coordination des affaires humanitaires OCHA Bunia révèle que les sites de déplacés de Bunia sont entre surpopulation et besoins pressants.

Parmi les faits saillants, l’OCHA Bunia annonce que 8 000 personnes déplacées ont été délogées des écoles à cause de la rentrée scolaire. Plus de 62 000 déplacés sont en attente d’assistance dans la zone de santé de Kambala.

Aperçu sur la situation

Selon la note d’informations humanitaires de l’OCHA, exploitée par POLITICO.CD, en date du 12 octobre, les élèves ont repris le chemin de l’école sur toute l’étendue de la ville de Bunia,
après sept mois d’absence liée à la pandémie de Covid-19. Toutefois, plus de 6 000 enfants déplacés à la périphérie de Bunia ne sont pas retournés à l’école en raison des infrastructures scolaires défectueuses ou détruites par les conflits récurrents dans le territoire de Djugu, selon le Ministre provincial de l’EPST.

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Dans la localité de Boga, à plus ou moins 100 km au sud de Bunia dans le territoire d’Irumu, la rentrée scolaire a entrainé le délogement de près de 8 000 personnes déplacées qui, n’ayant pas de famille pour les accueillir, occupaient huit écoles depuis juillet 2020. Elles font partie des 36 000 personnes qui avaient fui les exactions liées aux activités des groupes armés dans la province du Nord-Kivu et dans la périphérie de Boga.

Cependant, la problématique d’occupation des bâtiments scolaires par les déplacés est signalée dans plusieurs autres parties des territoires de Djugu, Mahagi et Mambasa.

« La situation paraît encore plus critique à Djugu où plus d’une
vingtaine d’écoles primaires ont été incendiées, détruites ou partiellement touchées par les violences. Cinq sites de personnes déplacées dans la ville de Bunia se trouvent présentement en sureffectif.

Alors qu’ils étaient initialement conçus pour accueillir 2 000 ménages chacun (environ 10 000 personnes dans chacun
de sites), ces sites hébergent aujourd’hui plus de 24 000 personnes déplacées internes. Leurs occupants vivent ainsi dans des conditions déplorables à cause, entre autres, de la précarité de leurs conditions d’hébergement et d’hygiène et d’assainissement, etc. Ceci les expose aux intempéries et aux maladies », a-t-on lu dans le rapport.

Face à ces
nombreux défis, ajoute-t-il, les partenaires humanitaires sont en train d’évaluer leurs besoins prioritaires à des fins de plaidoyer au niveau national.

Construits
depuis 2018 à la suite de conflits communautaires, les sites de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) et Kigonze comptent, à ce jour, respectivement 13 305 et 10 930 déplacés.

Réponse humanitaire

D’après la note d’informations humanitaires de l’OCHA, environ 2 222 ménages vulnérables (soit plus de 11 000 personnes) ont bénéficié le 9 octobre d’une assistance en cash inconditionnel de l’ONG NRC dans le territoire de Mahagi.

« Les bénéficiaires sont en majorité des victimes des conflits armés survenus entre avril et juin 2020 dans les groupements Pakwoale, Kambala et Pachuta, en chefferie Warpalara, en zone de santé de Mahagi. Chaque ménage a reçu l’équivalent en monnaie locale de 140 dollars », souligne-t-on.

Cette intervention qui s’est inscrite dans le cadre de l’assistance en vivres et non-vivres, financée par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement.

Selon des évaluations multisectorielles réalisées depuis septembre dernier par OCHA et ses partenaires dans les zones de santé de Rimba, Aungba et Kambala, plus d’une centaine d’autres milliers de personnes déplacées, retournées et autres vulnérables ont besoin d’une assistance d’urgence en vivres, non-vivres, santé, eau, hygiène et assainissement, protection et éducation.

Serge Sindani

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