Téléphonie mobile : Le RAM pour changer le comportement des utilisateurs [Tribune]

Une controverse devenue parfois caricaturale s’est installée sur les bienfaits de l’indentification des téléphones portables dans le Registre des appareils mobiles entre les « techno-enthousiastes », tenants de l’innovation technologique et les « techno-sceptiques », minoritaires et inquiets surtout de la rémunération du service que ce système va rendre à l’État et aux utilisateurs.

Le progrès du numérique est sans limites. Pour preuve, la nouvelle génération de téléphonie mobile ou la 5G promet de multiplier par 10 le débit. Avec le téléphone mobile (Smartphone, IPhone, tablette…), l’homme a à sa portée de formidables opportunités car le téléphone mobile est devenu un outil particulièrement utile, tant en milieu privé qu’en milieu professionnel.

Cependant, des controverses existent et s’amplifient à propos de la nocuité du téléphone mobile sous plusieurs aspects, son état de non-conformité, de non-homologation, ou de contrefait, ou même lorsqu’il est subtilisé ou volé à son propriétaire, etc.

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La contrefaçon et le vol des produits TIC (technologies de l’information et de la communication), et en particulier les téléphones mobiles sont devenus un problème socio-économique qui prend de plus en plus d’ampleur dans le monde. Santé, écologie, vie privée, addiction aux écrans, fracture numérique, voilà des questions qui inquiètent aujourd’hui sur les effets et les usages de téléphonie mobile pour les utilisateurs.

C’est pourquoi, au niveau des États et des instances internationales, des efforts en matière de répression sont déployés mais il est évident que ceux-ci ne suffisent pas encore. Plus la technologie avance, plus les cybercriminels développent aussi des stratégies. De ce fait, de nouvelles pistes, innovantes et automatiques sont explorées pour faire face à cette problématique.

Des mesures et des solutions informatiques potentielles sont adoptées par les États. Le Registre des appareils mobiles (RAM) en fait partie. Il est noté que le RAM permet de lutter contre l’utilisation des téléphones contrefaits nuisibles à la santé des utilisateurs ; mettre fin, sinon réduire la commercialisation et l’utilisation des téléphones contrefaits qui réduisent la qualité de la communication (réseau) et offrent des services non efficaces ; lutter contre le vol des téléphones pouvant aussi causer des agressions physiques des propriétaires (sécurité).

Le RAM permet également de lutter contre le kidnapping et la demande de rançons à travers les numéros de téléphone locaux et des opérateurs bien connus ; faciliter la police à retrouver des téléphones volés et autres terminaux de Connexion électroniques et détecter les IMEI dupliqués ou reprogrammés ; éliminer ou réduire les marchés pirates des téléphones volés et/ou contrefaits ; et contribuer à l’amélioration du secteur des télécommunications.

Puisque le RAM est la solution adéquate à la problématique des téléphones contrefaits, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur son mode opératoire. Ils se demandent comment le système fonctionne. Le Registre des appareils mobiles dont la République démocratique du Congo vient de se doter est opérationnel depuis le 24 septembre 2020.

C’est un dispositif technique d’identification automatique des téléphones contrefaits (non conformes aux standards internationaux) et de blocage des téléphones volés ou perdus même si on change de carte SIM.

Le RAM fonctionne comme un détecteur des téléphones contrefaits, de telle sorte qu’au moment de l’achat d’un appareil mobile, un opérateur de téléphonie mobile pourra vérifier votre appareil et vous dira s’il s’agit ou non d’un téléphone original.

L’objectif de l’identification des téléphones par le RAM est d’aider à éliminer du marché les téléphones non conformes aux normes internationales, et à protéger non seulement les utilisateurs, mais également les opérateurs réseaux et l’État qui perd des ressources à cause de la fraude à l’importation.

Le RAM est une innovation majeure dans le secteur de téléphonie mobile en RDC qui est considéré comme l’un des plus grands marchés des produits contrefaits dans le monde. Avec le RAM, les Congolais vont acquérir systématiquement l’habitude de vérifier tout téléphone avant de l’acheter.

En tant que dispositif technique et stratégique, le RAM fonctionne comme une base de données des numéros d’identité internationale d’équipements mobiles (International Mobile Equipment Identity), appelés « IMEIs ». L’IMEI est un numéro unique composé de 15 chiffres qui permet d’identifier de manière unique chaque téléphone mobile.

Le RAM est un registre des identités d’équipements mobiles qui permet aux opérateurs réseaux d’empêcher l’usage des appareils mobiles volés ou perdus sur leurs propres réseaux. Cela améliore la sécurité des utilisateurs dont le nombre continue de croître grâce au progrès de la technologie.

On retiendra utilement que le principe fondamental de ce système technologique central et national d’antivol et d’anti-contrefaçon des téléphones mobiles se base essentiellement sur la gestion des IMEIs.

L’identification se fait selon chaque statut de l’IMEI et leurs cas (nouveau téléphone, téléphone en itinérance, téléphone à double SIM…) sur les réseaux mobiles. L’IMEI n’est pas à confondre avec le numéro de l’abonné attribué par l’opérateur réseau dont il est toujours indépendant.

L’IMEI permet de désactiver un téléphone volé, d’identifier un téléphone contrefait et d’autoriser les appels d’urgence en cas d’absence de la SIM.
La fonctionnalité principale du RAM est l’enregistrement des appareils mobiles, en utilisant l’IMEI comme identifiant unique.

Concrètement, depuis le jeudi 24 septembre 2020, donc, le régulateur (Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications au Congo/ARPTC), à travers les opérateurs mobiles (Vodacom, Airtel, Orange et Africell) agréés en RDC, a commencé à introduire chaque jour dans le RAM les numéros IMEI des appareils mobiles à usage privé munis de cartes SIMs attribuées par l’un des opérateurs mobiles nationaux. Actuellement, tous les téléphones portables utilisés dans les réseaux opérant en RDC fonctionnent encore librement. Cela veut dire que le régulateur va synchroniser les équipements des opérateurs mobiles avec le RAM ou la base de données centrale.

Des critères sont également définis à l’usage des utilisateurs d’appareils mobiles, afin d’éviter tout désagrément pour les utilisateurs nationaux ou étrangers, et des campagnes de sensibilisation sont menées, destinées aux utilisateurs qui se posent pas mal de questions en rapport avec les concepts de base et la manière dont le RAM fonctionne en RDC.

Le RAM rend plusieurs services.

Pour les utilisateurs, il assure les services suivants :
Vérifier son IMEI ;
Déclarer son appareil multi-SIM ;
Vérifier ses paiements.
Pour les opérateurs réseaux :
Bloquer un appareil ;
Débloquer un appareil.

Pour les fournisseurs d’appareils mobiles :
Vérifier une liste d’IMEIs (en un clic, ils peuvent envoyer une liste d’IMEIs pour les valider).

Pour vérifier l’IMEI de son appareil, il suffit de composer seulement *#06# sur le clavier d’un appareil original, et une série de 15 chiffres apparaît. L’IMEI est aussi mentionné sur l’appareil, sur la batterie, sur l’étiquette du coffret d’emballage ou sur la facture d’achat. Il est recommandé de le garder précieusement, parce qu’en cas de vol ou de perte, il permet de bloquer l’appareil. Par ailleurs, si l’IMEI ne comporte pas la série de 15 chiffres ou qu’il n’existe pas, il faut se dire tout de suite qu’on a affaire à un appareil contrefait.

Pourquoi est-il recommandé à un utilisateur de vérifier l’IMEI de son appareil mobile ? C’est pour connaître le statut de son appareil mobile au moment de l’achat (est-ce un appareil original ou contrefait ?), mesurer les risques liés à la contrefaçon, avoir la possibilité de le bloquer en cas de vol ou de perte, et savoir les types de règlement (d’enregistrement) qui s’appliquent s’il est doté d’une double SIM ou d’une multi-SIM. Un appareil multi-SIM possède deux IMEI différents.

Pour tout nouvel achat, il est recommandé de vérifier le statut de l’appareil en envoyant par SMS les 15 chiffres de l’IMEI au XXXX (numéro court), par exemple : 123456789012345, ou en consultant le site web https://www.ram.cd/verifier/. Si l’appareil est identifié comme non conforme, il est déconseillé de l’acheter.

Le site www.ram.cd a une page dédiée à l’enregistrement des IMEI des appareils multi-SIM conformes aux normes. Sur cette page, l’utilisateur peut indiquer les informations suivantes : IMEI1, IMEI2, numéro 1, numéro 2, etc. Puis, il choisit l’un des deux numéros pour faire sa demande. Après avoir soumis la demande, l’utilisateur ne fera qu’un seul paiement d’enregistrement pour tous les IMEI disponibles sur son appareil. On retiendra utilement que le paiement unique ne s’applique pas aux appareils contrefaits.

Quels sont les modalités de paiement des montants dus à la certification?

Les tarifs sont mensuels et sont calculés en fonction du type d’appareil :
Pour un appareil de type 2G : 0.17 dollar ;
Pour un appareil de type 3G/4G et plus : 1.17 dollar.

Le paiement se fait une fois par mois pendant 6 mois. Les frais mensuels sont prélevés automatiquement sur le compte de l’abonné ou de l’utilisateur à la date d’échéance. Pour un utilisateur bénéficiant d’un abonnement prépayé, les frais de certification seront automatiquement déduits de son compte. Tandis que pour l’utilisateur bénéficiant d’un compte post-payé, les frais de certification seront ajoutés à la prochaine facture.

En ce qui concerne les appareils contrefaits, leur classification pour le paiement des frais se fera en fonction de la technologie, de l’accès ou non au réseau Internet (un appareil contrefait 2G n’a pas accès au réseau Internet tandis qu’un appareil contrefait 3G/4G a accès au réseau Internet). Qui contacter en cas de besoin d’assistance technique ? Pour toute aide en cas de difficulté, il est recommandé de contacter l’opérateur réseau responsable de la connexion de son appareil.

Fait à Kinshasa, le 14 octobre 2020.

Joseph Kazadi, ambassadeur RAM

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