Situation des droits humains à Kisangani: 1.090.000 FC et 20 USD ont été pillés par les policiers, 45 victimes des cas de violations flagrantes lors des affrontements à Mangobo (Rapport Groupe LOTUS, Juillet 2020)

D’après un rapport d’enquêtes sur la situation des droits humains à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, rendu public le 31 juillet 2020 et exploité par POLITICO.CD, l’ONGDH Groupe LOTUS décrit les évènements vécus au mois de Juin 2020 dans la commune de Mangobo, point chaud de la ville de Kisangani, lors des affrontements entre deux groupes de jeunes puis avec les éléments de la police.

Plusieurs cas de violations flagrantes des droits humains ont été émaillés pendant ces opérations de rétablissement de l’ordre public par la PNC. On note que la commune de Mangobo regorge « des groupes de jeunes d’autodéfense et opposent dans la plupart de cas de résistance aux forces de sécurité des agents de l’ordre de manière générale.»

Le Groupe LOTUS, une ONG de défense des droits humains basée à Kisangani, note, dans son rapport d’enquêtes, des cas de violations des droits de l’homme entre autres de la police à Kisangani en général et le bureau sous commissariat de la commune de Mangobo, violences faites aux femmes, tortures , coups et blessures faits à usage des tirs à balle réelle, menaces de morts, arrestations et détentions arbitraires, pillages, destructions méchantes, et autres.

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« En date du 05 juin 20200, un conflit entre les jeunes des quartiers BALESE et MATETE (MUNARA) dans la commune de Mangobo avait dégénéré jusqu’à se solder par un affrontement violent entre ces deux groupes. Parmi les meneurs, Monsieur Dénis LOBELA alias KOBA, président des jeunes de quartier LINDI, qui est plus cité. La cause était fait bénin de grivèlerie dans un petit restaurant appelé communément MALEWA qui a conduit à cet affrontement jusqu’à troubler l’ordre public.» explique le rapport.

Et ajoute : « Alertés de la situation, les éléments de la police nationale congolaise sont descendus sur terrain pour rétablir l’ordre public. Voulant disperser ces jeunes, l’affrontement a cessé d’être entre les jeunes de deux camps, il devient celui des jeunes de LINDI et les policiers, les tirs à balles réelles ont fait la première victime. Voyant leur sœur blessée, l’affrontement était devenu très violent d’où un policier a été sauvagement tué par des jeunes du quartier LINDI à l’aide des coups des machettes et pierres.»

Pour se faire, le Groupe LOTUS a condamné avec plus d’énergie le comportement barbare de la part des jeunes de cette partie de Mangobo. « C’est un fait punissable par la loi congolaise. » indique-t-il.

Cependant, suite aux décès de deux policiers lors de ces accrochages, une dizaine d’éléments de la police ont été largués nuits et jours dans les quartiers LINDI, SEGAMA à Mangobo et Plateau Médical à Makiso, conduisant aux graves violations et abus des droits de l’homme, poursuit le Groupe LOTUS.

En terme chiffré, « la somme de plus 1.090.000 FC (un million noinante milles Francs congolais) et 20 USD (vingt dollars) ont été pillés, plus de quarante cinq personnes sont victimes directes ou indirectes, 24 femmes dont une fille de moins de 16 ans et 21 hommes. Certes, d’autre familles et personnes n’ont pas été retrouvées de suite d’un retranchement, car il y a plusieurs maisons qui sont inhabitées…» conclut ce rapport.

Par ailleurs, le Groupe LOTUS souligne que la population est étonnée de constater que les représailles de la police ont traversé LINDI pourtant c’est ici le quartier où le policier fut tué.
l’ONG note actuellement « un climat de méfiance » totale à l’égard de la police qui s’installe depuis plus au moins un mois dans cette partie de Kisangani.

Eu égard à cette situation, le Groupe LOTUS recommande les enquêtes sérieuses et crédibles pour que la justice soit faite de part et d’autres. Et que les responsables soient traduits devant la justice par l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’auditorat.

Cette ONGDH du président Dismas Kitenge Senga et membre de la FIDH, fédération internationale des droits de l’homme, appelle enfin les autorités policières à plus de stratégies dans le rétablissement de l’ordre public pour éviter le débordement qui fait toujours les victimes.

Serge SINDANI / POLITICO.CD

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