Covid-19/ relance économique en Afrique: « il faut que les politiques publiques au niveau national soient bien définies et suivies de manière intergénérationnelle » ( Sele Yalaghuli, ministre des finances)

« La crise issue de la Covid-19 ne va pas épargner l’Afrique. C’est le moment pour elle d’aller vers un nouveau paradigme de développement pour se délester de la dépendance extrême à l’économie internationale afin de s’ériger en des économies autonomes intraverties », a dit le ministre des Finances, Sele Yalaghuli, invité d’Alain Foka dans l’émission « Le Debat Africain » sur RFI, dimanche 03 mai à 9h10′, sur le Thème : Coronavirus, l’heure de la relance économique ?

Le ministre des Finances estime que les recettes pour renforcer la résilience des économies africaines sont connues. Il cite notamment la diversification des activités économiques, industrialisation, désaccoutumance aux matières premières et mobilisation efficiente des ressources financières.

Il affirme que l’Afrique a pris du retard, certes, mais le problème est la volonté politique au niveau le plus élevé.

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Sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, le ministre des Finances indique que l’Union africaine a tenu un ensemble de réunions pour permettre à l’Afrique de faire face à une résilience.

« En tant qu’économiste, je n’ai jamais cru qu’il existait un modèle économique applicable à tous les pays ou à tous les continents de la même manière. Chaque pays a ses spécificités, ses contingences historiques, institutionnelles et culturelles », à soutenu Sele Yalaghuli.

C’est pourquoi, selon lui, « il faut que les politiques publiques au niveau national soient bien définies, et suivies de manière intergénérationnelle. Éviter les politiques de “stop and go”. Il faut une continuité dans la suite des politiques. »

Il faut, selon le ministre des Finances, « mutualiser les efforts, en évitant que les regroupements économiques sous-régionaux et régionaux africains se substituent en une plate-forme supranationale pour tracter chaque pays. Il faut considérer les convergences des critères économiques. »

« Les nouveaux paradigmes de développement supposent de nouvelles approches. En faisant une évaluation ex-post, l’initiative PPTE en 2010 (effacement de la dette extérieure) n’a pas permis à l’Afrique d’avancer. Il faut être très pragmatique », a indiqué le ministre des Finances.

Il estime, en outre, que s’il faut diversifier les économies africaines et les industrialiser, il importe de savoir ce que les PME produisent et leur apporter les crédits nécessaires.

« En ce qui concerne la RDC, la BCC a ouvert une ligne de crédit pour apporter un soutien aux PME, » a-t-il ajouté.

Pour ce, Sele Yalaghuli estime qu’il faut produire pour nourir l’Afrique. « Il faut électrifier le continent, apporter des solutions au cas par cas plutôt que des discours dithyrambiques et laudatifs. Il faut être pragmatique ».

Thierry Mfundu

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