Tshopo : une marche anti-Walle Lufungula au cœur d’une polémique

En guise de soutien à la motion de censure, votée le 25 juin 2020 à l’Assemblée provinciale contre le gouvernement Walle Lufungula, le collectif « Tshopo Telema » appelle à une marche pacifique, mardi 28 juillet 2020, pour dénoncer haut et fort « la gestion de la province par défis » du gouverneur réputé « déchu » et accusé de dictature.

En réaction, deux autres structures des jeunes annoncent leur présence dans la rue, en appui à l’exécutif provincial.

Regroupant en son sein plusieurs mouvements citoyens, dont Filimbi, Miss/RDC, Parlement debout et Bomoko, le consortium « Tshopo Telema » n’est pas autorisé à s’amasser dans les rues de Kisangani.

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La décision a été prise, lundi 27 juillet 2020, par le maire de Kisangani, Jean-Louis Alas, pour éviter, à priori, une polémique au cœur de ces marches.

L’autorité urbaine dit se trouver dans l’incapacité d’autoriser la marche pro Walle Lufungula dans le souci d’éviter un éventuel désordre.

Sur les antennes de la RTNC sous station de la ville de Kisangani, Jean-Louis Alaso explique que, devant trois correspondances pour information des marches avec un itinéraire similaire, il ne saura pas, dans tous les cas, s’assumer compte tenu des actuelles altérations politiques issues d’une interprétation controversée des résultats du vote de la motion initiée par le jeune député provincial Paulin Lendongolia.

Tshopo Telema ne cède pas !

Contre toute attente, les jeunes du collectif Tshopo Telema ne déchantent pas.

« Nous serons demain dans la rue, et profitons de lancer une fois de plus un appel à toute la population Boyomaise pour qu’elle vienne marcher massivement », confirme. à POLITICO.CD, un leader proche de la coalition.

Lundi soir, des tracts appelant à la manifestation pacifique font la ronde dans toute la ville. Ils sont largement partagés sur la toile.

« Walle dégage, avant Walle 1litre = 1300 FC, avec Walle un litre = 5000 FC » , « Walle doit partir », peut-on lire sur quelques tracts.

Cette situation suscite visiblement la polémique et la tension s’annonce vive.

Le week-end dernier, deux militants et membres du collectif Tshopo Telema ont été arrêtés en train de distribution des tracts pour une mobilisation populaire.

Après plusieurs heures de détention au cachot de la PNC, ils ont été libérés à la suite de l’intervention musclée des députés provinciaux et des cadres socio-politiques de la province.

La vraie polémique

« Ayant appris notre forte mobilisation, ils tentent de nous déstabiliser. Mais, nous allons marcher », confie un leader à POLITICO.CD.

Il souligne que le régime congolais est celui de l’information et que la maire est informé de la marche, « rien n’est plus à craindre ».

À la veille de la marche contre Walle, deux autres associations s’empressent dans la rue, en contre-courant avec le collectif Tshopo Telema.

Il s’agit du groupe des jeunes de la Tshopo pour la paix et la solidarité ainsi que des jeunes Tshopolais de la paix.

« Marche à Kisangani, une nouvelle page d’histoire sera écrite. Le peuple Tshopolais sera dans la rue pour soutenir leur leader Gouv Walle Lufungula et barrera la route aux ennemis de la Tshopo », a écrit un proche du gouverneur.

Véritables tirs à boulets rouges entre les deux camps. La province de la Tshopo est confrontée, depuis près d’un mois, à une crise interinstitutionelle.

Mis en accusation avec deux membres de son gouvernement pour détournement des fonds destinés à la province, Walle Lufungula garde son calme.

Serge Sindani

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