Moïse Katumbi : « J’ai dit non à l’exportation des minerais bruts. Le gouvernement central a dépêché le ministre des Mines Martin Kabwelulu pour venir négocier »

Moise Katumbi Chapwe, governor of Katanga province, gestures whilst speaking at his residence in Lubumbashi, Democratic Republic of Congo, on Thursday, Aug. 2, 2012. Israeli billionaire Dan Gertler, whose grandfather co-founded Israel's diamond exchange in 1947, arrived in Congo in 1997 seeking rough diamonds. Since those early days, Gertler has invested in iron ore, gold, cobalt and copper as well as agriculture, oil and banking. Photographer: Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

Un an après son retour en RDC, Moïse Katumbi a pris la parole dimanche 24 mai 2020 dans la soirée et fait le bilan de la situation socio-politique du pays.

Dans le volet portant sur les mines, le président de Ensemble pour la République déclare avoir interdit, en son temps, la vente des minerais bruts pour empêcher la chute brutale des prix sur le marché.

« Les Congolais n’aiment jamais lire. J’avais lu dans le Code minier qu’il y avait interdiction d’exportation des cuivres bruts. Seul la Gécamines produisait les cathodes du cuivre. Il n’y avait pas d’autres usines. Et j’ai pris cette mesure qui était impopulaire mais salutaire pour la RDC. Un jour, les gens vont écrire sur cette histoire’, a-t-il indiqué dans son interview.

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Moïse Katumbi dit avoir interdit la vente des minerais bruts malgré l’intervention du gouvernement central, qui a dépêché le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, pour négocier un an de plus.

« J’ai dit non à l’exportation des minerais bruts. Le gouvernement central m’a envoyé le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, pour venir négocier avec moi pour que j’accorde une année maximum.
J’ai dit: pas question. Être leader, être autorité politique, c’est travailler pour l’intérêt de la population congolaise. Qu’est-ce que j’avais fait, j’avais interdit l’exportation des minerais bruts. Pas un jour de plus. », affirme le chairman.

L’ancien gouverneur du Katanga regrette ce qui se passe aujourd’hui et dit que l’exportation des minerais bruts tue l’économie du pays.

« C’est ce qui se passe aujourd’hui. Pourquoi les prix sont en train de baisser? Combien de camions des minerais bruts partent vers la Chine et d’autres pays? Nous sommes en train de tuer ce que nous avons construit avec mon gouvernement provincial, » regrette le business man congolais.

L’ancien député national le mieux élu de la République soutient que la hausse des exportations des matières brutes abaisse les prix des matières premières et le taux de dollars.

« Les investisseurs nous ont fait confiance pour venir investir dans le pays. Quand il y a abondance de letherogenite de l’autre côté, le prix baisse et le dollar aussi,  » soutient il.

C’est pourquoi, il persiste et signe que le gouvernement interdise l’exportation des minerais bruts parce que cela tue la population.

« Moi, je crois qu’il faut interdire cette histoire des minerais bruts parce qu’il y a des familles des politiciens qui sont là dedans, des gouverneurs qui sont là dedans. On est en train de tuer toute une population. », réitère le président du TP Mazembe.

Il ajoute :

« Quand nous avions interdit, il y avait KCC, Tenke Fungurume, Glencore qui voulaient aussi exporter les minerais bruts, tout le monde. J’ai dit non pas question. »

Moïse Katumbi rappelle que lorsqu’il a quitté son poste de gouverneur, de 8000 tonnes des cathodes de cuivre par an, il a laissé la province avec 1300.000 tonnes de cathodes de cuivre l’an.

« Quand j’ai quitté en tant que gouverneur, de 8000 tonnes de cathodes de cuivre par an, j’ai laissé la province à 1.300.000 tonnes de cathodes de cuivre l’an. Nous étions 2e producteur mondial. Si nous avions de l’énergie, si le barrage d’inga et d’autres barrages étaient operationnels parce que tout était bloqué à Kinshasa. Si l’on avait de l’énergie, on pouvait être le premier producteur mondial. Là, il n’y aurait pas d’inflation. », conclut le président de Ensemble pour la République.

L’ex-gouverneur du Katanga, riche homme d’affaires et président du club de foot TP Mazembe, avait été qualifié de « Judas » par M. Kabila.

Son retour en RDC le 20 mai 2019, après l’annulation d’une condamnation à trois ans de prison, avait marqué un signe de détente, quatre mois après l’investiture du nouveau président Félix Tshisekedi.

Thierry Mfundu

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