Frais de gestion de 100 jours: Nicolas Kazadi promet de rembourser ses primes perçues « si elles sont déclarées illégales »

Le coordonnateur du programme d’urgence de 100 jours et ambassadeur itinérant du chef de l’État, Nicolas Kazadi, promet de « rembourser les primes de 5% perçues comme frais de gestion du programme d’urgence de 100 jours si elles sont déclarées irrégulières ou illégales par la justice« .

« S’il arrivait que la justice déclare ces primes irrégulières ou illégales, il faudra les rembourser et je m’y plierai volontiers, » a-t-il réagi à une question du poète et écrivain congolais Balufu Bakupa qui s’est interrogé comme suit: « La liste est longue, et des primes… Qu’en pensent donc les 8 autres superviseurs et les membres de la coordination? Certains pourront-ils nous éclairer davantage?« .

Pour Nicolas Kazadi, « l’affaire des 5 % des frais de gestion du programme relève du droit administratif et n’a rien à voir avec les affaires de corruption en cours d’instruction qui sont pénales. » Et d’ajouter: « L’octroi de primes aux administrations est courant en RDC comme partout ailleurs.« 

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Il affirme par ailleurs que  » les 5 % devaient couvrir les primes, les missions de terrain et le renforcement du BTC en équipements et capacités. » Selon lui, « au total, seuls 2 millions USD ont été payés. Ils ont couvert 6 mois de primes et des missions de contrôle sur le terrain. Le BTC n’a pas été renforcé comme espéré.« 

Le Comité de gestion du programme de 100 jours est au cœur d’une saga judiciaire en République démocratique du Congo où l’ont dit qu’il a été « largement rémunéré par des fonds alloués à ce projet », témoignent des sources concordantes.

Le taux de 5%, des fonds alloués à chaque projet du programme de 100 jours, a été fixé par Vital Kamerhe comme fonds alloué au Comité de gestion du programme du président Félix Tshisekedi pour son « fonctionnement ».

L’ancien directeur de cabinet du Chef de l’État congolais a pris cette décision le 13 juin 2019, dans un document portant « mise en place d’un ,Comité de suivi du Programme de 100 jours du Chef de l’État ».

« Le fonctionnement et les activités du Comité de suivi du Programme de 100 jours du Chef de l’État sont pris en charge par le Trésor Public à hauteur de 5% du montant décaissé pour chaque projet du programme financé par le Trésor Public », prévoit les dispositions mises en place par Vital Karemerhe.

Initialement prévu à 488 millions de dollars, le budget du programme de 100 jours a été revu à 422 millions USD. Dans un rapport d’exécution publié par Vital Kamerhe le 27 février 2019, il est renseigné qu’un moment total de plus de 273 millions de dollars ont été dépensés à cette date dans le cadre de programme.

Suivant la règle mise en place par l’ancien directeur de cabinet aujourd’hui poursuivi, le Comité de gestion du programme devrait s’adjuger 5% de ce moment, soit, pas moins de 13,6 millions. Plusieurs sources à la présidence de la RDC confirment à POLITICO.CD que les 9 superviseurs, dont Vital Kamerhe, ont bénéficié de ces paiements.

Le Comité est formé de 66 personnes avec une haute cellule de supervision, composée de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du Chef de l’État, de son adjoint Désiré-Cashmir Kolongele, de Guylain Nyemba, de Gety Ntiaka Mpanu-Mpanu, d’Oliver Mondonge, de l’ancien ministre des Finances, Henri Yav, du ministre Thomas Luhaka, du ministre Pierre Kangudia et du gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogracias Mutombe.

Le Comité comprend également une « cellule de coordination », dirigée par Nicolas Kazadi, avec les membres Justin Kamerhe, Peter Kazadi, Marcelin Bilomba, Alexis Kadima ou encore John Ntumba, l’actuel ministre de la Formation professionnelle.

Thierry Mfundu

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