« L’armée rwandaise est bel et bien en RDC et a mené une incursion en avril » (Rapport mensuel Le Baromètre sécuritaire du Kivu)

Dans son rapport mensuel publié jeudi 14 mai 2020, le Baromètre sécuritaire du Kivu affirme que l’armée rwandaise a mené une incursion contre des rebelles Hutus rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo, au courant du mois d’avril 2020.

Les militaires rwandais « ont attaqué » le 13 avril 2020 les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) « dans les villages de Marangara, Kanyeru et Kazaroho en territoire de Rutshuru » dans la province du Nord-Kivu, a indiqué dans son rapport mensuel Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST, en anglais).

L’armée rwandaise « a délogé » les FDLR de ces villages, a ajouté le KST, un projet né de la coopération entre le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), rattaché à l’Université de New York, et l’ONG américaine Human Rights Watch.

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« Au cours de cet affrontement, 105 maisons ont été incendiées », selon le KST, qui s’appuie sur un très vaste réseau d’informateurs dans les deux Kivu.

Ce rapport des experts du Baromètre sécuritaire du Kivu contredit ainsi le démenti officiel de Kigali qui a nié toute présence rwandaise en RDC.

« Le gouvernement de la RDC sait qu’il n’y a pas le moindre soldat (rwandais) dans l’est de la RDC. Vous pouvez me croire, il n’y a aucun soldat des RDF (Forces de défense rwandaises) dans cette partie du monde », avait déclaré le président rwandais Paul Kagame, lors d’une conférence de presse tenue le 27 avril 2020 à Kigali.

Ce rapport mensuel note, en outre, que le 18 avril 2020 les FDLR « ont tendu une embuscade à un convoi » de l’armée congolaise et de l’armée rwandaise « près du village de Kasali en territoire de Rutshuru ».

Deux rebelles, quatre militaires rwandais et neuf militaires congolais ont été tués au cours de cet affrontement.

Les rebelles des FDLR sont un groupe armé rwandais réfugié en RDC depuis la fin du génocide de 1994 contre les Tutsi et dont les membres sont accusés d’avoir pris part au massacre du génocide qui a fait près d’un million de morts, selon l’ONU.

Septembre 2019, l’armée congolaise avait annoncé avoir tué le chef des FDLR, Sylvestre Mudacumura, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre dans l’Est de la RDC.

Dix-sept (17) personnes, dont 12 Rangers congolais, ont été tués le 24 avril 2020, dans une embuscade près du QG du parc des Virunga, bon loin de Goma, dans la province du Nord-Kivu.

La direction du parc et des responsables sécuritaires congolais avaient alors accusé « le groupe armé FDLR-FOCA » d’être « l’auteur de cette tuerie ».

Dans un communiqué, les FDLR avaient nié et rejeté la responsabilité sur l’armée rwandaise.

L’armée congolaise fait face, depuis près de trois décennies, à des groupes armés dans la partie orientale de la RDC, frontalière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi.

La RDC a accusé le Rwanda de vouloir la déstabiliser, tandis que ce pays considère la RDC comme une base arrière des milices hostiles à Kigali, notamment les FDLR.

Thierry Mfundu

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