Discriminations en Chine : Filimbi appelle les autorités chinoises à la responsabilité et à la protection des Africains

Dans une lettre ouverte adressée à l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhu Jing, le mouvement citoyen Filimbi proteste contre les discriminations dont sont victimes des Africains en Chine.

« Nous tenons, à travers cette lettre, vous faire part de nos préoccupations et nos vives inquiétudes suite aux pratiques discriminatoires à l’endroit des Africains vivant en République Populaire de Chine, plus particulièrement dans la grande métropole de Canton (Guangzhou), » dénonce-t-il dans sa lettre du 24 avril 2020, signée par Floribert Anzuluni, coordonnateur de Filimbi dont une copie est parvenue à Politico.cd.

« En effet, plusieurs témoignages et allégations des Africains vivant dans cette partie de votre pays nous arrivent et font état de plusieurs faits et pratiques que nous condamnons :
• Ségrégation et stigmatisation : suite à la pandémie du COVID-19, de nombreux Africains ont eu à souffrir de diverses formes de violences physiques, de suspicion et même d’interdictions d’entrée dans plusieurs commerces de la région. Pis encore, alors qu’ils ne présentent aucun symptôme du COVID-19, certains Africains sont obligés de subir, de manière inhumaine et sélective, des enquête épidémiques et des tests d’acide nucléique avec une mise en quarantaine de quatorze jours de quarantaine même s’ils n’ont pas voyagé hors du territoire et n’ont eu aucun contact avec des personnes infectées.

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Ces actes racistes, indignes de notre temps, se produisent sans que des mesures correctives soient prises immédiatement par les autorités de Pékin.

• Des Africains mariés à des Chinoises ont été contraints de passer le test COVID-19 et leurs familles chinoises ont été laissées de côté.

Par la suite, les hommes ont été retirés de leur famille et mis en quarantaine forcée sans que les résultats de leurs tests ne soient communiqués.

• Harcèlement et humiliation persistants des ressortissants africains dans les rues et dans les endroits publics.

• Expulsions : des Africains ont été chassés de leurs différents appartements et jetés dans la rue, parfois avec leurs enfants en bas âge.

• Révocation de visas, arrestation, détention, menaces d’expulsion des Africains légalement établis en Chine sans raison valable.

• Saisie de passeports des ressortissants africains en violation des pratiques et conventions internationales ».

Tous ces faits et actes laisseraient croire à l’opinion chinoise que les Africains seraient à l’origine de la propagation du COVID19, selon le mouvement Filimbi.

C’est ainsi qu’il appelle les autorités chinoises à leur sens de responsabilité.

« Elles ont l’obligation de protéger non seulement leurs ressortissants mais aussi, tous ceux qui, peu importe leurs origines, ont choisi de vivre en Chine dans le respect des lois et des mœurs de ce pays’.

« Nous voudrions également sonner l’alarme sur les conséquences négatives que pourraient avoir ces actes de discrimination et de ségrégation en Afrique pour les nombreux ressortissants chinois qui y vivent au cas où cette situation persisterait ».

Pour ce, le mouvement citoyen Filimbi exige immédiatement la fin des tests, de la quarantaine, des violences et des autres traitements inhumains infligés aux Africains de la province de Canton, en particulier, et de l’ensemble de la Chine, en général.

« Le COVID-19 ne fait pas de distinction entre les peuples : Africains, Asiatiques, Européens ou Américains, tous, nous sommes au même pied d’égalité face à cette pandémie », conclut Filimbi dans sa correspondance.

Thierry Mfundu

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