Vital Kamerhe favorable à la démission de Jeanine Mabunda au perchoir de l’assemblée nationale

Lors de son intervention sur l’an 1 de l’alternance démocratique en RDC sur le plateau de la RFI, Vital Kamerhe, Directeur de cabinet du Chef de l’État est revenu sur la passe d’arme entre le président de la République Félix Tshisekedi et la présidente de l’Assemblée nationale à propos de la dissolution du parlement tel que évoquée par le chef de l’État lors de son séjour à Londres.

Vital Kamerhe estime que Jeanine Mabunda a franchi la ligne rouge en menaçant le chef de l’État de destitution.

« Madame Mabunda a franchi la ligne rouge en faisant du juridisme qu’elle veut apprendre aux gens….Mais d’abord, qui doit constater et apprécier la crise? Seul le président a cette faculté constitutionnellement…., » a dit le Directeur de Cabinet du Chef de l’État sur RFI.

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Il a cité en exemple Jacques Chirac qui a dissoud le parlement après consultation des présidents de deux chambres.

« En France, alors que Jacques Chirac avait consulté les présidents de deux chambres et le premier ministre, mais au final, c’est lui qui a décidé de la dissolution du Parlement, personne d’autre!…, » a-t-il cité en exemple.

Par rapport à la RDC, Vital Kamerhe a déjà consulté les deux présidents des chambres et le premier ministre.

 » Le président de la république avait déjà invité dans son bureau madame Mabunda et Ntambwe Mwamba pour consultations… Le premier ministre Ilumkamba aussi…Car il aurait souhaité que l’exécution du programme du gouvernement prenne une vitesse autre que celle qui est imprimée…« , a-t-il déclaré sur RFI.

Face à ce franchissement de la ligne rouge, Vital Kamerhe appelle Jeanine Mabunda à démissionner comme lui-même l’a fait il y a quelques années.

« Si elle doit démissionner parce que moi je l’avais fait? Bon, d’abord, les deux situations ne sont pas comparables. Moi j’avais protesté contre l’entrée des troupes rwandaises dans notre pays sans que l’assemblée nationale ne soit informée, alors que le ministre de la défense rwandais avait pris soin, lui, d’informer leur Parlement de cette situation. Et je n’avais pas attendu qui que ce soit pour démissionner…Le chef de l’État doit être respecté, car lui est très respectueux des autres…, » a souligné Vital Kamerhe.

Le Directeur de cabinet du Chef de l’État estime que Jeanine Mabunda qui a fait sa déclaration lors d’un échange de voeux devrait normalement s’arrêter à l’objet du jour.

« Je ne savais pas moi-même à quelle occasion la présidente de l’assemblée a pris cette position…jusqu’à ce que je m’aperçoive que c’était à l’occasion d’échange de vœux avec le personnel administratif…Elle aurait dû s’arrêter à l’objet du jour….J’étais moi-même président de cette chambre, et chaque fois qu’un député de la majorité ou de l’opposition parlait du chef de l’État, je l’interrompais tout de suite, car le président de la république est irresponsable devant cette chambre…, » a-t-il rappelé.

Dans sa conclusion, Vital Kamerhe soutient qu’il y aura des crises et des blocages dans cette alternance mais qu’ils déterminés à y aller ensemble.

« Les blocages, les crises, on en aura encore de petite et de grande…Ce n’est pas facile, même en France…C’est la première fois que nous sommes devant une telle alternance entre un président sortant et un opposant…Mais on va y aller… », a conclu Vital Kamerhe.

Thierry Mfundu

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