Afrique du Sud: La communauté congolaise dit non à la nouvelle mesure interdisant les réfugiés d’exercer une activité politique

Depuis le 01 janvier 2020, l’Afrique du Sud a promulgué une nouvelle loi qui interdit aux réfugiés et demandeurs d’asile vivant sur le sol sud africain à parler et à exercer toute activité politique sur le sol sud africain.

Cette mesure et bien d’autres qui restreignent les libertés individuelles des réfugiés et demandeurs sont très mal perçues par la communauté congolaise vivant en Afrique du sud.

Pour ce, Politico.cd a interviewé Mingiedi Nzeteke Charlie Jephté, Président de la communauté congolaise en Afrique du sud, CCRSA en sigle.

Il juge cette mesure amère étant donné qu’elle retire aux réfugiés et demandeurs d’asile le droit universel qui est la liberté d’expression.

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« Notre lecture est amère, vu la manière dont les sud-africains traitent tous les réfugiés et demandeurs d’asile. L’Afrique du sud vient de retirer le droit universel qui est la liberté d’expression.
Pour un pays qui se dit être démocratique et porteur du flambeau continental, ces mesures sont une insulte à la mémoire des pères des indépendances africaines, qui ont cette grande vision de créer l’OUA qui est devenue l’UA
, » a dit le président de la communauté congolaise en Afrique du sud.

Pour lui, « Il n’y a aucun avantage pour les réfugiés et demandeurs d’asile sauf peut être pour le gouvernement sud-africain. Imaginez un peu ce qui arrivera aux réfugiés et demandeurs qui sont chauffeurs ? Pour avoir un permis de conduire, il faut passer par l’ambassade ou le consulat de leur pays pour se le procurer.
Prenons le cas de l’inscription des enfants à l’école, il faut avoir un acte de naissance que les institutions sud-africaines exigent, la liste n’est pas exhaustive.
« 

Et de poursuivre:

« Pour rompre l’engagement qui lie un réfugié ou un demandeur d’asile, le gouvernement sud-africain demande un passeport. Comment un réfugié ou un demandeur d’asile peut se procurer ce document sinon par le truchement de l’ambassade de son pays d’origine ? Pour être embaucher, on demande une attestation de fin d’études ou une attestation de fin de service ou encore un certificat de bonne vie et mœurs. Comment avoir tous ces documents pour ce qui concerne les réfugiés ou demandeurs d’asile congolais ? Seul le gouvernement sud-africain se retrouve dans cette histoire. »

Interrogé sur le rapport entre ces nouvelles mesures et le campement des réfugiés et demandeurs d’asile congolais devant les installations du HCR, Charlie Mingiedi pense que toute spéculation est permise.

Selon lui, le passage du patron du HCR, monsieur Filippo Grandi en Afrique du sud a montré l’importance de ce dossier et surtout la façon dont la police sud-africaine a traité les réfugiés et demandeurs qui campaient devant les bureaux de HCR à Cape Town et à Pretoria.

« Si, je puis me permettre de faire une analyse objective de votre question, je dirais que le gouvernement sud-africain n’a pas apprécié la façon dont le patron du HCR leur à rappeler ce que le HCR avait fait pour eux quand ils étaient aussi réfugiés pendant la période de triste mémoire de l’apartheid. C’est la raison pour laquelle ils refusent que les réfugiés et demandeurs d’asile puissent s’impliquer dans les activités politiques comme l’ANC l’a été . Je peux même pousser mon analyse plus loin pour dire que ces lois qui sont taillées sur mesure ciblent certaines personnes qui sont des asilés politiques ici en Afrique du sud, » a-t-il indiqué.

Pour face a ces nouvelles mesures qu’il estime injustes, le président du CCRSA envisage une réunion d’urgence entre tous les leaders de la diaspora africaine.

Car dit il, « nous nous rendons compte que madame la ministre des relations internationales et coopération n’a pas tenu parole à ce qu’elle nous avait dit quand elle nous avait au mois d’août dans les bureaux de son ministère à Pretoria. En attendant, nous lançons un appel solennel à tous les ressortissants congolais réfugiés et demandeurs d’asile d’obtempérer à ces mesures pour n’est pas tomber dans leur piège. Nous vous promettons que nous n’allons pas vous laisser tomber. Déjà le bureau de la CCRSA est en train d’approfondir une étude des faisabilités pour trouver les voies et moyens d’abolir ces lois.« 

Et de conclure:

« Les congolais sont victimes partout où ils se trouvent à cause de la mauvaise politique de notre pays. Et ça, c’est un fait irréfutable.
C’est la raison laquelle, nous lançons un appel à toute la diaspora congolaise de partout dans le monde de se lever comme un seul homme pour dénoncer cette sorte de discrimination que le gouvernement sud-africain qui est signataire de la convention de Genève veut imposer aux e réfugiés et demandeurs d’asile en général et congolais en particulier car il n’y a pas un autre peuple qui manifeste ici plus que le peuple congolais. Faites des sit-in devant les ambassades sud-africaines pour leur faire revenir à la raison. Voici mon mot pour conclure.
« 

Notons que les réfugiés risquent désormais d’être expulsés d’Afrique du Sud s’ils s’engagent dans une quelconque activité politique liée à leur pays d’origine

  • y compris le vote aux élections.

Les demandeurs d’asile et les réfugiés ont également été explicitement interdits de toute implication dans la politique sugarcane.

Le ministre des Affaires intérieures, Aaron Motsoaledi, a publié la nouvelle réglementation le 27 décembre, deux jours ouvrables avant son entrée en vigueur. Le même jour, le président Cyril Ramaphosa a annoncé l’activation d’une loi de 2008, la Refugees Amendment Act, qui est également entrée en vigueur le 1er janvier.

Combinées, ces deux actions ont effectivement créé une nouvelle dispense pour le traitement des réfugiés – avec de nombreux pièges qui peuvent les voir expulsés d’Afrique du Sud.

Thierry Mfundu

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