Vital Kamerhe défend sa thèse doctorale et plaide pour la valorisation des langues nationales en RDC

Au cours de sa soutenance de thèse de doctorat en économie du développement, à l’université américaine d’Athènes (Grèce) portant sur « Les effets de la rhétorique politique (du discours politique) sur la croissance économique pour le développement durable en RDC», le Directeur de Cabinet du Chef de l’État Vital Kamerhe a plaidé pour la valorisation des langues nationales en vue de la bonne gouvernance et le développement de la RDC.

« La communication dans les langues locales est vraiment importante. Cela participe aussi du respect du peuple et de ses cultures, » a déclaré Vital Kamerhe au cours de sa défense.

Vital Kamerhe estime qu’une meilleure interaction entre les Gouvernants et la population est un facteur de développement durable. « La langue peut devenir la source d’un développement durable », estime Vital Kamerhe, qui souligne soutenir cette hypothèse « dans un environnement de bonne gouvernance et ce, pour une meilleure interaction avec les populations ».

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Pour ce, il a pris son propre exemple. En effet, Vital Kamerhe s’exprime dans les 4 langues nationales du pays, « mon père était directeur de la Caisse nationale, nous avons séjourné dans toutes les provinces. C’est ce qui m’a donné l’opportunité de maîtriser, très jeune toutes les langues ».

Il a aussi pris en exemple le président Félix Tshisekedi qui s’exprime dans les quatre langues nationales.
Il parle lingala du fait d’être né à Kinshasa, généralement bien établi au Tshiluba, du fait de son appartenance à l’espace luba, en passant par le kikongo, par son éducation au Kongo Central, et le Swahili par son mariage avec une femme originaire de l’aire swahiliphone (du Sud-Kivu).

« Il est important que les langues nationales soient utilisées dans l’enseignement, du début à la fin des études, y compris universitaires », a t-il plaidé.

Et de poursuivre: « Comme cela se fait en Tanzanie ou au Kenya, l’enseignement dans les langues nationales permet à une plus grande partie de la population de mieux maîtriser la matière ».

Faisant une remontée axiologique dans l’histoire de la RDC, le doctorant a détaillé les différents discours des chefs d’État de la RDC, de l’indépendance à nos jours.

Ainsi, il a pu énumérer les différentes perceptions des politiques dont on fait l’objet certains d’entre eux.

Il note par exemple que le premier ministre Patrice-Emery Lumumba se faisait mieux comprendre par rapport au président Joseph Kasa-Vubu parce qu’il maîtrisait bien le lingala et le swahili, alors que l’autre ne maîtrisait que le kikongo.

Vital Kamerhe pointe du doigt aussi « l’erreur » de communication de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), qui ne maîtrisait que le seul Swahili, et avait imprimé des passeports que dans cette langue.
Il s’est mis à dos une grande partie de la population qui ne maîtrisait aucun mot de cette langue.

Vital Kamerhe a aussi relevé qu’il n’y a pas eu de vrai leader avec un bonne communication de 2003 à 2005 lors de la présidence de Joseph Kabila, « ce qui a eu un mauvais impact sur la bonne gouvernance ».

Pour ce, il souhaite la fin des différences linguistiques et appelle le président Félix Tshisekedi a mettre fin à ces divisions qui selon lui est facteur de la mauvaise gouvernance et du non développement actuel.

« Le président Tshisekedi doit en finir avec la division linguistique », estime Vital Kamerhe pour permettre selon lui une encore plus grande cohésion nationale.

Thierry Mfundu

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