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Modero Nsimba : « le port en eau profonde de Banana n’est pas qu’une question des Kongos »

Port de Matadi, novembre 2010.

L’ancien Directeur général de l’Organisation des Équipements Banana Kinshasa (OEBK), Modero Nsimba Matondo, s’est prononcé au cours d’une interview accordée à la Radio Télévision nationale congolaise, RTNC, ce dimanche 7 juillet, sur la construction du port en eau profonde de Banana, comme préalable à la construction du pont route-rails, telle qu’exigée par les élus du Kongo.

« C’est parce que Banana se trouve dans la province du Kongo central, là où se trouvent les Kongos, que les kongos en parlent. Quand ce débat a commencé, j’ai personnellement initiée une motion au parlement pour attirer l’attention de l’exécutif national à ce sujet« , a déclaré le rapporteur du Cocus des députés du Kongo central.

Selon lui, la construction du pont route-rails Kinshasa-Brazzaville est positive d’autant plus qu’elle va favoriser l’intégration régionale en Afrique. Mais pour la RDC, il y a d’abord des préalables logistiques et stratégiques à entreprendre avant de s’embarquer dans une telle intégration.

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 » Nos concitoyens de la RDC qui planifient avec ceux du Congo d’en face, la construction du pont route-rails, nous ont averti que le projet et suffisamment avancé. En 2020 les travaux vont débuter. La Banque africaine de développement a déjà disposé une partie d’argent. Mais pour nous mettre ensemble avec les autres, nous devons nous poser la question de savoir, dans quel état se trouvent nos infrastructures ? « , a conscientisé Modero Nsimba.

Son diagnostic d’expert ne place pas la RDC en bonne posture :  » nous avons le port de Matadi qui n’a que 2 mille mètres de queu et dont l’accès au fleuve exige des dragages et tant d’autres acrobaties. Il n’accueille pas des gros bateaux. Le port de Boma n’existe quasiment plus. Il a des gris titans datant de 1923, incapables de transporter de conteneurs de 20, 30 tonnes. Avec ça, ce port ne peut que traiter 5 conteneurs par heure. Si vous prenez le port de Pointe-Noire, c’est 4 milles mètres de queu, des gris modernes. Il n’y a pas photos entre nos ports et ce port en termes de temps de traitement de conteneurs. Et ces gens vous convainquent de construire le pont route-rails, vous acceptez !« , s’est-il étonné.

A ce niveau, la construction de ce pont route-rails induira la RDC dans une concurrence en sa défaveur avec le Congo. L’aéroport de N’djili sera affecté par l’aéroport de Maya Maya, les sociétés de transport privées ou publiques le seront aussi. « Brazzaville n’a que 4 millions d’habitants. Kinshasa 10 millions. Ils veulent la construction de ce pont pour le marché que nous représentons pour eux. Donc au-delà de l’intégration, nous devons être conscients de cet enjeu économique et assurer nos arrières« , a plaidé Modero Nsimba.

«  Gloire à Dieu, le président de la République a décidé que nous devons d’abord nous mettre au même diapason que les autre avant de marcher ensemble avec eux. Aussi, après ma motion au parlement, j’ai été invité officiellement à la présidence. J’ai rencontré le conseiller du président de la République Félix Tshisekedi, en charge des infrastructures, monsieur Ndaye Mulumba. Nous travaillons pour améliorer le projet de construction du pont en eaux profondes de Banana« , a révélé Modero Nsimba.

2 comments
  1. Prioriser le port de Banana au pont Kinshasa-brazza est bien. Mais c’est à nous d’agir et de lancer les travaux du port de Banana, mais aussi la modernisation des ports de Boma et de Matadi en améliorer leur tirant d’eau et permettre l’accostage des plus gros tonnages. Rappelons que Hambourg, Rotterdam, Amsterdam et même Anvers sont des ports maritimes donc un peu comme Matadi et Boma. Nous n’avons qu’à faire comme eux : draguer et moderniser. Et même entrevoir le réseau d’écluses pour permettre de prolonger de l’embouchure la navigation jusqu’à Kisangani et au-delà. Et de là, on doit intégrer le projet grand Inga qui permettra la navigation sur le lac artificiel du futur grand barrage.
    En fin de compte, nous pouvons nous rendre maitre du transport, de la logistique et même du commerce sur cette autoroute fluviale et desservir le Congo Brazza, la RCA, le Cameroun qui exporte déjà du bois par Matadi via le port de Kinshasa.
    Et puis cette histoire de port n’est pas l’affaire des seuls Kongo, notre précieuse côte atlantique est le seul point par lequel le grand Congo pourra être un grand acteur du commerce mondial les autres et en toute souveraineté. Il faut savoir que les villes les plus riches du mondes sont des ports (New York, Singapour, et en Afrique Lagos, Dar es Salam, Luanda, Abidjan). C’est donc la question nationale la plus importante.
    Si nous ne prenons pas nos responsabilités en commençant à mettre en place cet arsenal logistique parce que nous voulons rester minables dans nos ports complètement rouillés et anachroniques, alors nous continuerons à bloquer l’intégration africaine. La bonne attitude serait de lancer sans délai le port de Banana, le rail vers Ilebo et Inga 3 qui sera une étape vers le Grand Inga. Et alors, mais aussi la pont Kinshasa – Matadi vital pour le commerce intra africain.
    A vous la balle, chers dirigeants.

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