Plusieurs responsables de l’Administration Trump et alliés, dont l’avocat du président américain, Rudolph W. Giuliani, ont été réunis avec des investisseurs au sommet de l’hôtel Hay-Adams surplombant la Maison Blanche pour un cocktail en juillet dernier. Ces derniers assistaient à un exposé de l’envoyé spécial de la RDC aux États Unis, Raymond Tshibanda, annonce New York Times.
L’ invitation à la réception a été présentée comme une opportunité pour en savoir plus sur «le rôle de l’Afrique dans l’accès aux minéraux essentiels, tels que le cobalt» et de discuter de«la relation stratégique» entre les États-Unis et les nations africaines.
« En réalité, la réception faisait partie d’une campagne agressive de lobbying et de relations publiques de 8 millions de dollars faisant appel à des lobbyistes liés à l’administration Trump pour tenter de dissiper les craintes concernant le président congolais Joseph Kabila, dont le gouvernement était menacé de sanctions supplémentaires de la part de l’administration Trump suite aux violations des droits de l’homme et de la corruption« , notent nos confrères.
François Balumuene, ambassadeur congolais aux États-Unis, a indiqué dans une interview en septembre que la RDC travaillait avec M. Giuliani pour déterminer la position de l’administration sur une prochaine élection présidentielle afin d’éviter des menaces de sanctions. « Ce que je sais, c’est qu’il est possible que Giuliani nous dise comment procéder« , a déclaré M. Balumuene, cité par nos confrères. »
De son côté, Giuliani nie les faits, déclarant qu’il ne servait pas d’intermédiaire entre la République démocratique du Congo et l’administration Trump. Dans une interview en septembre, il a d’abord indiqué qu’il s’était arrêté à la réception pendant une demi-heure pour «saluer les gens» et pour impressionner une femme avec qui il dînait en l’amenant « au sommet du Hay-Adams pour voir une fête à Washington « avec une » vue magnifique. » Mais plus tard, il a suggéré d’y assister au moins en partie parce qu’il était intéressé par l’exploration d’opportunités commerciales. Il a ajouté: «Nous avons toujours voulu voir de quoi est fait l’Afrique.»
Citant une source, New York Times affirme qu’une de ses sociétés Giuliani avait récemment négocié un contrat de conseil pour pouvoir travailler en République démocratique du Congo, éventuellement par l’intermédiaire de Mer, un cabinet israélien embauché par les autorités congolaises pour plusieurs millions de dollars depuis 2016.
Toujours selon New York Times, en octobre, Mer a signé un nouveau contrat de 200 000 USD avec le cabinet de relations publiques Sanitas International, cofondé par Christopher Harvin, conseiller principal de la campagne de Trump, qui avait travaillé pour le gouvernement du président George W. Bush. Le cabinet cherche à démontrer aux médias que Joseph Kabila a effectivement l’intention de se retirer et d’organiser des élections libres et équitables.