La relation entre le président Joseph Kabila et Denis Mukwege risque de ne pas changer même après l’attribution du prix Nobel de la paix au gynécologue congolais. Dans une interview à Jeune Afrique, Barnabé Kikaya, Conseiller en Diplomatie du président Kabila, a tempéré les ardeurs au pays autour de ce prix.
Tout en reconnaissant que « le docteur Denis Mukwege, c’est l’homme qui a contribué à la reconnaissance d’un crime contre l’humanité : le viol comme arme de guerre », le diplomate congolais affirme que « son travail a servi à interpeller la conscience mondiale mais aussi à contribuer à la neutralisation de tous les criminels sexuels en RDC. »
Cependant, M. Kikaya dresse un bilan tout à fait à l’opposé de celui dressé par le Docteur Mukwge autour de l’action gouvernementale dans la lutte contre les violences dans l’Est du pays. « Notre justice militaire a ainsi arrêté et puni tous les militaires reconnus coupables de violences sexuelles. Et les actions de Mukwege ont également contribué au démantèlement de certains groupes armés dans l’est du pays », souligne-t-il sur Jeune Afrique.
Au sujet d’une rencontre avec le président Kabila, le diplomate lance la balle dans le camp du Docteur Mukwege. « Mukwege n’est pas obligé, mais c’est à lui de faire la demande s’il souhaite venir présenter le prix Nobel au chef de l’État », glisse-t-il.