Grève à l’UNIKIN: « le comportement des professeurs est indécent », affirme un député MP

Le secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire congolais restera agité pour longtemps encore aussi longtemps que le gouvernement Tshibala ne donnera pas satisfaction aux principales revendications des professeurs et personnel de l’ESU.
Le professeur Antoine Kitombole donnant lecture de la déclaration à l’issue de l’assemblée générale de l’APUKIN

Après  avoir attendu cinquante-un jours la matérialisation de la promesse gouvernementale d’indexer leur paie au taux budgétaire de 1450 Fc le dollar, les professeurs de l’Université de Kinshasa, regroupés au sein de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN), ont décidé mardi 26 septembre de radicaliser leur mouvement de grève. C’est la principale décision issue de la quatrième assemblée générale consécutive tenue mardi au siège de l’association situé sur le site universitaire.

Antoine Kitombole, président de l’Apukin, a fait savoir que les professeurs ont évalué, le mardi 26 septembre 2017, leur mouvement de grève déclenché depuis le 7 août 2017. De manière claire, l’assemblée des professeurs s’est vue dans l’obligation, à l’issue de cette évaluation, de relever qu’à part quelques déclarations de bonnes intentions de la part des politiciens, aucune suite conséquente n’est enregistrée par rapport aux revendications.

« Aujourd’hui, plus qu’hier, il est question pour les professeurs d’université d’aller jusqu’au bout dans la décision prise depuis le 7 août 2017 de défendre et d’obtenir leur droit jusqu’à satisfaction de leurs revendications, l’assemblée des professeurs de l’Université de Kinshasa décide de poursuivre la grève et même de la radicaliser », a-t-il déclaré en substance.

Publicité

Par rapport à cette prise de position, Jonathan Bialusuka, député MP, juge indécent le comportement des professeurs qui, de son avis, ont déjà perçu leurs salaires en termes de primes leur versés par les parents d’étudiants. Aussi les appelle-t-il à revenir à la raison.

« Ce n’est pas un désordre mais une revendication. Mais je pense qu’il y a un problème. Les professeurs ont suspendu les enseignements pour réclamer l’augmentation de leur rémunération. Je suis tout à fait d’abord avec les enseignants, moi-même étant défenseur de cet alignement des rémunérations du personnel administratif et des fonctionnaires en général au taux budgétaire – je suis celui qui avait posé le problème à la Commission ECOFIN de l’Assemblée nationale- autant j’interpelle les professeurs et leur rappelle qu’ils ont deux sources de rémunération : il y a l’Etat et ils ont aussi un contrat avec  les parents d’étudiants qui ont payé des frais dont ils ont perçus la rémunération en termes de primes. Ça se conçoit très mal aujourd’hui, car ils ne terminent pas l’année académique alors que les étudiants ont payé l’entièreté de ce qui leur devait. Aujourd’hui, ils se retournent, avec raison d’ailleurs, vers l’Etat.  Mais ils oublient en même temps qu’ils ont aussi un engagement à respecter vis-à-vis des parents de qui ils ont perçu les frais académiques ayant servi au paiement de la primes durant l’année », a réfléchi le député MP.

Comme voie de sortie, le député Jonathan Bialusuka propose aux professeurs de clôturer d’abord l’année académique restée en suspens pour honorer leurs engagements vis-à-vis des parents d’étudiants et à la rentrée académique prochaine, ils peuvent poser le problème au gouvernement-employeur.

4 comments
  1. Mais ils oublient en même temps qu’ils ont aussi un engagement à respecter vis-à-vis des parents de qu’ils ont perçu les frais académiques ayant servi au paiement de la primes durant l’année..! Blague de mauvaise gout.
    Lui député il est payé tout le mois et demande aux autres de faire preuve de retenu.

  2. salaire versé sous forme de primes données par les parents d’étudiants ou primes versées aux professeurs à titre de salaire ou complément de salaire par les parents d’étudiants.

    Tiens, les primes des médecins et infirmiers sont versées par l’ État et non les malades ou parents des malades. Ah si, il y a une différence; les professeurs sont de la fonction publique d’état et les médecins et infirmiers de la fonction publique hospitalière. Quid du personnel de la fonction publique territoriale?

  3. Nous devons être honnêtes dans notre pays. En tant que député moi-même mais aussi professeur ordinaire, je n’accepte pas qu’un autre député, de la mouvance présidentielle ou pas, puisse reprocher aux professeurs leur demande de réajustement du salaire au taux officiel, alors qu’à l’assemblée nationale, nous Députés en voulons à Aubin Minaku qui nous paie nos émoluments au taux de 930 Francs congolais.

    1. Le problème posé par le Député quelle que soit sa mouvance est clair. Les professeurs ont perçu la prime payée par les parents pour l’année académique en cours. L’honnêteté exige à ce que les professeurs terminent cette année qu’ils renoncent à la prime payée par les parents et qu’ils exigent à l’Etat ce dont ils ont besoin

Comments are closed.

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading