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Entre couacs et lenteur: l’enrôlement très compliqué à Kinshasa

Lancée le 28 mai dernier à Kinshasa, la révision du fichier électoral se poursuit, dans la douleur. Des requérants se plaignent. Leurs plaintes se suivent et se ressemblent. Les problèmes semblent être généralisés sur toute l’étendue de la capitale congolaise.

Madi 27 juin. Nous sommes à Kinshasa, dans un Centre d’inscription installé au Lycée Mokengeli dans la commune de Lemba. Ici, les éventuels électeurs en ont marre. A en croire les témoignages recueillis sur place, il faut passer par quatre étapes avant de faire la queue pendant au moins une demie-journée ou plus pour obtenir sa carte d’électeur.

« Vous arrivez à 5 heures du matin. La sentinelle vient ouvrir l’École. Les agents de la CENI n’arrivent que vers 7 heures. Ils se mettent à distribuer les jetons. Vous faites la queue. Après installation de machines, ils règlent d’abord les cas litigieux. Cela peut prendre une journée ou une demie journée« , témoigne Chantal Kayembe. Jeton en mains et visiblement fatiguée, cette dame est à son troisième jour d’allées et venues.

« J’ai le jeton numéro 23. Je devrais avoir ma carte depuis, n’eut-été toutes ces manoeuvres. Malheureusement, ces agents de la CENI privilégient des gens qui n’ont pas de jetons, tout simplement parce qu’ils leur donnent un peu d’argent ou parce qu’ils sont amis ou frères et soeurs« , accuse-t-elle.

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Le centre n’a qu’une seule machine, les agents de la CENI ne distribuent que 40 jetons par jour et n’atteignent même pas ces 40 enrôlés. Chantal dit avoir comme l’impression que ces agents n’ont pas la volonté de travailler ou, ils font carrément exprès « tout en obéissant aux consignes reçues de la hiérarchie« .

30 millions d’enrôles

Après ce parcours du combattant, viennent d’autres embuches. « Le requérant doit manuellement remplir une fiche avant d’aller chez l’opérateur de saisie pour la capture. Au moment de cette capture, les empreintes digitales du requérant et du président du centre doivent être prélevées. Après, cet opérateur de saisie se met encore à remplir la fiche du requérant, cette fois-ci à la machine. Ce n’est qu’après que le requérant détient sa carte d’électeurs et l’amène au président du centre pour planification« , explique Jérémie Kalonji, un autre fatigué du processus.

D’après lui, cette lenteur est organisée à « partir du sommet« . Il demande une révision à la hausse du nombre de machines et qu’on place des agents qualifiés. De l’avis de beaucoup, la durée de cette opération de révision du fichier électoral, prévue pour 90 jours à Kinshasa, devrait être prolongée.

Elu de Kinshasa, le député Patrick Muyaya a, dans une interview accordée à POLITICO.CD, demandé plus d’implication des acteurs politiques face à ses difficultés, qu’il pense être inhérentes « plutôt que des vrais problèmes ».

« Très souvent, c’est un peu la mauvaise publicité que nous faisons nous-même. Nous présentons des difficultés inhérentes à une opération si vaste comme étant des problèmes insolvables. Kinshasa, à mon avis, c’est là qu’il y a la plus forte concentration des Congolais qui maîtrise l’utilisation de l’ordinateur. Donc il ne devrait pas y avoir de problème« , explique-t-il.

« Si nous nous impliquons davantage, il y aurait moins de problèmez. Moi, je vois plus de difficultés inhérentes que des véritables problème. Il faut plutôt qu’il ait plus d’implication de part et d’autres« , ajoute-t-il.

De son côté, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) reconnaît des « difficultés », mais peint un tableau « globalement satisfaisant de la situation ».  Ce mardi, la CENI a annoncé avoir atteint les 30 millions d’enrôlés depuis le débout du processus l’année dernière, soit plus de 73 % des estimations attendues.

2 comments
  1. Nanga doit se rappeler de Malu Malu et des chars, hier Malu Malu a eu la vie sauve grâce au char de combat de la mission de l’ UE et Nanga il le fera où ?

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