Clément Kanku: de l’opposition au gouvernement en passant par Tshimbulu

Le député Clément Kanku est dans la tourmente après les révélations de New York Times et la diffusion d’un enregistrement audio d’une supposée conversation qu’il aurait eu avec les miliciens Kamuina Nsapu.

Président du Mouvement du renouveau (MR), Clément Kanu a fait défection au Rassemblement en rejoignant en mars dernier Patrick Mayombe, dans une banche des contestateurs de Félix Tshisekedi, mais qui n’aura pas fait long feu.  Le député congolais est surtout remarqué pour avoir appelé à une protestation contre les délestages, coupures d’électricité intempestives, dans la capitale de la République démocratique du Congo. L’opération sans succès sera baptisée « Pelisa Mwinda [Allume la lumière] ».

Issu du Mouvement de Libération du Congo (MLC), il  a été étrangement gratifié d’un poste du Ministre de la coopération au développement dans le gouvernement du Premier ministre Samy Badibanga en décembre dernier. Une « promotion » qui semble finalement justifiée après les révélations publiées dans le journal américain New York Times, le 20 mai.

Le très sérieux média américain affirme que l’experte des Nations Unies Zaida Catalán, assassinée en mars dernier avec son collègue américain Michael Sharp, détenait un enregistrement audio prouvant l’implication de l’ex-ministre Clément Kanku dans les massacres au Kasaï.

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Des documents conservés sur l’ordinateur de Zaida Catalán établissent que cette dernière enquêtait sur le rôle supposé de Clément Kanku dans l’incitation à la violence dans la crise au Kasaï, où l’armée affronte des miliciens du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué en août 2016 dans une opération policière. 

M. Kanku aurait donc eu des liens étroits avec les combattants de la milice. Ce qui aurait conduit à sa nomination au poste du ministre du Développement par le président Joseph Kabila, dans le but de mettre fin à cette insurrection. 

« Nous avons brûlé Tshimbulu », dit un subordonné. « Il est bon que nous brûlions tout;C’est une bonne nouvelle », répond M. Kanku. « Le colonel est dans sa maison, et nous brûlons la maison afin qu’il brûle jusqu’à la mort« , ajoute le subordonné. M. Kanku demande: « Avez-vous tué les gardes du corps du colonel? » « Oui, nous battons ses gardes du corps sur la tête avec nos matraques« , répond le subordonné.

Pour l’instant, le député congolais se refuse à tout commentaire. Lorsqu’il a été contacté par The New York Times, M. Kanku a initialement nié, puis a confirmé qu’il avait été en contact avec les experts. « J’ai parlé avec l’homme; la femme, je ne lui ai pas parlé« , a répondu le député congolais. Avant de changer de version: « Je pense que j’ai également parlé avec la femme, mais je ne suis pas certaine parce que beaucoup de gens m’appellent « .

Non retenu dans le gouvernement du Premier ministre Bruno Tshibala nommé le 7 avril dernier, le député élu de Dibaya, qui est avec Tshimbulu les bastions de cette milice, appelait étrangement, dans une déclaration du même 7 avril, à une nomination de Felix Tshisekedi à ce poste, qui  serait, selon lui, logique dans la mesure où son nom se trouve sur les listes des candidats Premiers ministres que les deux ailes du Rassemblement proposent:

«Toutes les ailes du Rassemblement proposent la personnalité de Felix Tshisekedi comme Premier ministre. Il se trouve sur la liste des 5 noms qui ont été envoyés au président par Olenghankoy. Et au Rassemblement  dirigée par Felix et Lumbi, on parle aussi de la candidature de Felix. Nous ne pouvons tout simplement suggérer au chef de l’Etat que de couper la poire en deux en nommant Felix Tshisekedi».

3 comments
  1. Cet Article veut justement dédouaner la MP de sa responsabilité dans la sale besogne exécutée par un de ses alliés, il n´y a jamais eu une négociation entre Kabila et KANKU pour négocier cette paix au Kasai pour aboutir à sa nomination au gouvernement. disons plutôt que sa nomination était une récompense pour sa mission réussie de terres brûlées pour reporter l´enrôlement des électeurs et enfin repousser les élections pour une date plus raisonnable possible comme l´a déclaré hier votre président illégitime. Alors à 7 mois des élections la date devait déjà être connue de tous, chose qui hésite de venir parce qu´il y a un plan machiavélique derrière. Mais la MP en défiant le peuple finira par tomber dans son propre trou. ce n´est que le début du commencement.

  2. Je savais POLITICO partisan, mais jamais jusqu’à ce point. La manière dont il traite ce dossier me laisse perplexe. Meme quand les fait sont ai clairs, POLITICO essaye de lier les actes graves de Kanku à Kabila. En expliquant qu’il a été nommé en recompense de ces massacres… pourtant: Les faits dateraient de Aout 2016 selon Sonia de RFI, à cette date quelles étaient les relations supposées entre Kabila et Kanku? Dans la conversation on entend bien le contact de Kanku s’emprendre violement à Kabila après sa déclaration faite en l’Ouganda sur les élections (à tenir après l’établissement du fichier électoral: pourtant logique). Si Ka,ku est devenu Ministre c parqu’il a été proposé par une composante signataire de l’Accord du 18 Octobre et non pas sur la liste MP. Le Président Kabila avait-il connaissance de ces actes avant sa nomination? C’est impossible si non il ne l’aurait pas nommé ministre. Sonia Roley affirme que Clement Kanku était dans la délégation du Pdt Kabila lors de son déplacement à Katanga. Vérification faite, ce député n’a jamais fait partie de cette délégation ni aucune autre. Pendant que le Président était à Kananga, il s’était d’ailleurs investi à remuer la ville contre le Kabila pour le rassemblement.
    NYT explique que l’infortunée experte des N U, avait parlé avec Kanku ce cette affaire peu avant sa descente sur le terrain. Donc Kanku savait que ces enregistrements existaient et en tant que ex MLC, il sait comment cette affaire allait finir…
    D’autres affirment que Kaknu et Boshab auraient parlé de cette affaire au Conseil de ministres, donc le pouvoir savait… Mais quand c’est au Conseil de ministres, donc c’est après sa nomination. Et aussi, on peut légitimement se demander si Boshab avait des preuves ou c’était sur base des certaines informations à vérifier comme celles qui circulent sur le même dossier contre Claudel Lubaya…
    Cette façon d’agir n’est pas venu de nul part. On se rappel tous de l’épisode de Gorée au Sénégal ou l’opposition s’était réunit pour apprendre comment fabriquer un souplement populaire. Des témoins disent qu’il s’étaient adopté une stratégie proposé par Moussa Nyamwisi et Mukungubila… « Assassiner, brûler et accuser Kabila pour susciter la haine contre le pouvoir et provoquer un soulèvement populaire ». Pourquoi vous voyez Kabila partout?
    Informez nous, mais ne nous manipulez pas, ne nous entrainez pas dans votre plan de destruction de la RDC parce que ceux qui vous financent n’aiment pas ce pays plus que nous même.

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