CNSA: Olenghankoy, Kamerhe et Bazaïba: empoignades entre « frères »

L’autre poste à pouvoir après celui du Premier ministre, la présidence du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA) se retrouve au coeur d’une bataille politique entre opposants, avec le président Joseph Kabila, une fois de plus en arbitre.

L’arrangement particulier signé le 27 avril à Kinshasa sous l’égide du parlement congolais a officiellement lancé la course pour le poste de la présidence du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral, poste laissé vaccant par Étienne Tshisekedi et qui se retrouve au coeur d’une polémique entre opposants.

La Majorité Présidentielle est pourtant claire: « C’est un poste qui revient à l’opposition. C’est à l’opposition d’en décider. Mais la Majorité va seulement veiller à ce qu’il ait consensus sur le candidat qui sera choisi« , explique Lambert Mende vendredi dernier sur POLITICO.CD.

En effet, ministre congolais de la communication et des médias, également cadre de la majorité au pouvoir, rappelle ici la position de la coalition des partis au pouvoir, qui a longtemps posé problème durant les discussions sous la médiation de l’église catholique. L’arrangement particulier stipule que le nouveau président de ce Conseil soit choisi par les membres qui doivent, avec leur président, valider leur mandat auprès du président Joseph Kabila.

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Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) qui dirige le Front pour le Respect de la Constitution (FRC) qui a décidé de ne pas participer au gouvernement d’union nationale en formation, s’est retrouvé dans la course pour la présidence du CNSA, après le couac durant la signature de l’arrangement particulier à Kinshasa.  La coalition de Jean-Pierre Bemba qui a d’abord hésité avant de signer, a fait savoir qu’il réclamait à présent la direction de cette institution censée superviser le processus électoral.

« Un accord a été passé entre le pouvoir et Jean-Pierre Bemba au sujet de ce poste. Il est fort probable que le MLC dirige le CNSA. Mais, comme souvent, Kabila peut surprendre« , tempère une souce proche de la MP à POLITICO.CD.

Il ne doit en rester qu’un seul

De son côté, Joseph Olenghankoy, qui est à la tête de la dissidence du Rassemblement comme président du Conseil des sages réclame le poste. Pour cet opposant qui fait partie du même groupe que le Premier ministre Bruno Tshibala, il est question « de respecter l’accord« . Car, l’accord signé le 31 décembre stipule que le poste revient au président du Conseil des sages du Rassemblement. Mais il y a à présent deux « Rassemblement ».

Une thèse que réfute tous les autres concurrents, y compris les « pro-Kamerhe ». Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), à la tête de la délégation des signataires de l’accord du 18 octobre dernier, a déposé en avril dernier sa candidature pour le même poste.  « Le poste du président du CNSA avait été donné au président Tshisekedi de façon consensuelle.Toutes les composantes ont reconnu les efforts qu’il a déployés pour la démocratisation de notre pays. Nous avons donné ce poste au président Tshisekedi intuite personae », a-t-il expliqué le 3 avril dernier.

Toutefois, ne doit en rester qu’un seul. Le Front du MLC semble mener la danse pour avoir garanti une certaine inclusivité dans la signature de l’arrangement particulier, alors que Vital Kamerhe a paru toujours très redoutable pour le Pouvoir, sachant que c’est au président de « valider » le candidat final. Joseph Olenghankoy parait en embuscade, alors que son Rassemblement a été déjà gratifié de la Primature. L’opposant congolais semble tout aussi capable de se faire calmer par un poste ministériel.

Au Rassemblement de Félix Tshisekedi, certains n’hésitent pas à proposer une thèse cédant le même poste du président du CNSA au fils d’Etienne Tshisekedi, candidat malheureux au poste du Premier minsitre. Une thèse peu plausible mais qui reste de mise.

Vital Kamerhe pourrait néanmoins aussi être récompensé, après avoir aidé à la réalisation du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine et, surtout, après le faux-pas de la Primature cédée à Samy Badibanga. Une fois de plus, Joseph Kabila détient les clés de l’évolution de la situation politique, devant des opposants qui doivent quémander sa diligence.

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