Fin des hostilités dans le Kasaï?

Le ministre de l’Intérieur, une fois de plus en tournée dans la région du Kasaï,  proclame la fin des violences qui touchent le centre de la République démocratique du Congo.
Photo droits réservés.

Le gouvernement congolais a initié depuis plusieurs semaines une nouvelle stratégie pour mettre fin aux violences dans la région du Kasaï, où l’armée affronte des miliciens du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué dans une opération policière en août 2016.  Tour à tour des chefs de cette milice ont été contactés par les autorités pour déposer les armes. En mars déjà, une fraction avait accepté de « rendre » les armes contre des « gratifications » de la part des autorités.

Emmanuel Shadari Ramazani, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur  qui est à la base de cette mission a indiqué, devant le Sénat la semaine dernière, que la famille du défunt chef Kamwina Nsapu a accepté « de mettre fin aux pratiques fétichistes« .  « Cette famille régnante a déjà commencé à déposer les armes. Tous les autres devraient suivre cet exemple ; tous les jeunes gens qui s’identifient au mouvement Kamuina Nsapu, y compris les repris de justice et ceux qui sont instrumentalisés par les politiciens » a expliqué le vice-Premier ministre cité par Radio France Internationale.

Samedi, le ministre Ramazani s’est envolé pour Kananga, où il annonce avoir rencontré la famille du chef Kamwina Nsapu. Une rencontre qui aurait abouti, selon des sources proches du cabinet du vice-premier minsitre, à la fin des hostilités.  « La dépouille de l’ancien chef coutumier Kamwina Nsapu a été exhumée et remis à sa famille qui l’a aussitôt enterré dans son village natal« , renseigne le cabinet du ministre congolais

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« Sa famille a proclamé solennellement la fin de la guerre contre le gouvernement, un arrêté de confirmation sera signé dans les prochaines heures pour désigner  Jacques Kabeya Ntumba comme nouveau chef  Kamwina Nsapu« , ajoute notre source.

Parallèlement, le président Joseph Kabila a signé des ordonnances mettant en place un secteur opérationnel cette, comme promis dans son discours le 05 avril devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Le général de brigade Asumani Issa Umba a été nommé à la tête de ce secteur opérationnel de l’armée, ainsi que les colonels Sadiki et Botongo sont ses adjoints, indique une ordonnance présidentielle lue à la télévision publique mercredi dans la soirée.

La région congolaise du Kasaï (actuellement subdivisée en quatre autres provinces)  est en proie à une insécurité depuis août 2016. Un conflit opposant le chef coutumier Kamwena Nsapu à l’administration congolaise a éclaté après la mort de chef traditionnel en août dernier. Les affrontements ont fait plus de 400 morts et occasionné le déplacement de plus de 200.000 personnes selon les statistiques du bureau national de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Le 22 mars, des enquêteurs de l’ONU avaient dénombré dix fosses communes liées aux violences qui opposent les forces de l’ordre et les miliciens Kamwina Nsapu dans la région du Kasaï (actuellement subdivisée en quatre autres provinces), en proie à une insécurité depuis août 2016. Un conflit opposant le chef coutumier Kamwena Nsapu à l’administration congolaise a éclaté après la mort de chef traditionnel en août dernier. Les affrontements ont fait plus de 400 morts et occasionné le déplacement de plus de 200.000 personnes selon les statistiques du bureau national de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Deux experts de l’ONU et leur interprète congolais disparus le 12 mars, ont été retrouvé morts. 39 policiers Congolais sont également morts dans une embuscade tendue par les miliciens Kamwena Nsapu contre un convoi de la police la semaine écoulée. Trois citoyens congolais restent toujours portés disparus.

Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) s’est déclarée profondément préoccupée par ces violences. “Des informations font état de violences entre des milices locales et les forces congolaises, du meurtre de nombreuses personnes, civiles et non civiles, d’enlèvements et d’exécutions sommaires de personnes, y compris d’experts des Nations Unies en mission et de leurs accompagnateurs. Ces actes pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale”, a dit Mme Bensouda dans une déclaration à la presse publiée le 7 avril.

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