Procès des rebelles ADF: Un député demande la récusation des juges

Le député provincial Simon Muhayirwa Kazungu a déclaré dans une interview accordée à Radio Okapi que la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu siégeant en chambre foraine dans la conduite du procès des massacres de civils par les rebelles ADF doit être récusée.

Se fiant sur des observations faites lors du déroulement de ce deuxième procès dans la même affaire, le député Simon Muhayirwa Kazungu , élu dans la ville de Butembo estime que plusieurs points démontrent la partialité de cette cour dans la conduite du procès.

« Des prévenus ont cité des autorités administratives et militaires dans ce procès notamment l’administrateur du territoire de Beni, le maire de la ville de Beni, le général Akili Mundos,… Mais le général Mukuntu Kiyana, qui préside le déroulement des audiences s’affiche en premier en défendant les personnes citées au lieu de s’impliquer dans leur comparution devant les juges qui pourront statuer sur leur culpabilité ou l’innocence des personnes incriminées« , affirme-t-il.

Publicité

Ce notable de la région du grand nord de la province du Nord-Kivu pense que la crédibilité de ce procès repose sur la confiance que la population locale doit accordé à la cour et aux conclusions du procès.

« Les personnes qui conduisent ce procès ne doivent pas être juges et parties« , a-t-il dit joint au téléphone par Politico.cd. Simon Kazungu avance une hypothèse d’incompétence de la part d’officiers de la justice militaire qui conduisent le procès. « Durant le déroulement de ce procès, le ministère public créé de l’amalgame en parlant de plusieurs dossiers dans ce procès exclusivement consacré aux massacres de civils à Beni par les ADF. Il mélange le procès au dossier de milices Maï-maï locales, au dossier de kidnapping des civils par les ADF et même au dossier de la rébellion du mouvement du 23 mars« , a-t-il poursuivi.

Ce député membre de l’opposition s’interroge également quant à la confirmation du ministère public d’avoir utilisé le maire de Beni et d’autres autorités locales pour infiltrer les rebelles ADF. « En quelle qualité une autorité militaire peut-elle utiliser un maire de ville (autorité administrative) en l’infiltrant aux rebelles en lieu et place des services de renseignement qui sont habilités à mener ces genres d’opération? Et lorsque cet autorité administrative est citée par un prévenu ADF c’est la même personne qui l’aurait infiltrée qui prend sa défense au lieu de laisser le responsable incriminé plaider lui-même ? » s’étonne cette personnalité politique avant d’appeler à la démission des autorités administratives citées dans ce dossier et à leur comparution tout en mettant en avant la mesure de présomption d’innocence.

Simon Kazungu suggère aussi que le procès soit essentiellement centré sur le dossier des massacres de civils par les rebelles ADF, tel qu’annoncé par la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu au début des audiences. « Ce procès doit être confié à une justice indépendante pour que les conclusions de celui-ci soient imposables à tous« , a conclu ce membre de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu pour le compte du parti politique Démocratie Chrétienne Fédéraliste, DCF/Nyamwisi.

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading