La CENCO croit toujours en la possibilité d’un accord

Le dialogue au centre Interdiocesain de Kisnhasa sous la facilitation de la Commission épiscopale nationale du Congo « CENCO » bat de l’aile, et pourtant, les évêques catholiques continuent de croire en la possibilité d’un accord. 

Le Rassemblement de l’Opposition, plateforme dont Étienne Tshisekedi wa Mulumba est président du comité des sages, crie déjà à l’échec de ces pourparlers.  Félix Tshisekedi n’a même pas hésité, sur son compte Twitter, de dire au peuple RD-congolais qu’ils sont au bout de leurs efforts et que la balle était désormais dans son camp. Un tweet qui résonne comme un appel au soulèvement populaire, pense une certaine opinion.

De leur côté, les prélats catholiques restent optimistes et pensent à une issue heureuse. Pour l’Abbé Donatien Nshole, les évêques ont quitté Kinshasa ce soir et se sont rendus à Rome en quête de la bénédiction papale, sur invitation du Saint-Père bien-sûr.

« Nous espérons qu’au retour des évêques avec la bénédiction papale, on pourra aller plus vite. Il faut vraiment que les gens s’apaisent. Rien n’est perdu« , rassure-t-il avant de relativiser: « Il ne faudra pas fétichiser la date du 19 décembre. La constitution est claire. personne n’a mis en cause la Constitution dans cette salle. Le plus important, c’est l’accord politique qui permettra de gérer le temps qui sépare le 19 aux prochaines élections. Et c’est le travail qui est en train d’être fait« .

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L’Abbé Donatien Nshole rejette l’idée selon laquelle qu’ils sont bloqués. Il estime tout simplement que c’est juste une question de temps parce que le train est déjà en marche. Modeste, le secrétaire général a.i de la CENCO reconnaît : « C’est vrai qu’il y a des concessions qui doivent être faites de part et d’autre. Ça veut dire qu’on ne s’accorde pas encore. Comme les enjeux sont tellement majeurs, on évite au stade actuel de dire ce qu’on peut considérer comme acquis. Tout simplement parce que ces acquis doivent être équilibrés avec d’autres acquis à venir. Dans la logique de négociations, ce n’est pas bon de prendre une partie d’acquis comme acquis. Mais il y a déjà des avancées« .

Concrètement, les évêques vont chez le Pape ce soir, rentrent mardi et les travaux ne pourront reprendre que mercredi. Et c’est sans compter avec ce que tout le monde redoute ce lundi 19 décembre.

Ecoutez l’Abbé Donatien Nshole

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1 comments
  1. Les questions de démocratisation post-conflit sont complexes. Il faut pour cela une ingénierie démocratique, une démarche scientifique, ou faire appel aux scientifiques.Le péché de beaucoup de Congolais, c’est de croire que nous sommes dans un pays normal et qu’il faut frauder avec la Constitution quand on veut et modifier le système électoral pour s’attirer des avantages immédiats qui, souvent, cachent des conséquences incalculables à long terme. La classe politique est rattrapée par la turpitude d’avoir modifié le système électoral en 2011 en quittant le système majoritaire à deux tours (SDT) qui avait bien fonctionné en 2006, pour le système majoritaire à un tour, qui n’est pas adapté pour un pays post-conflit comme la RDC et sans des mécanismes de garantie. Aujourd’hui, inévitablement, la RDC est rattrapée par le syndrome africain du report des élections (SARE), qu’on appelle encore « syndrome ivoiro-guinnéen » ou tout simplement le « Virus Gbabo ». Attendons voir ce que le Dialogue du Centre interdiocésain va donner. Sans la confiance réflexive, rien de bon ne peut en sortir.

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