« Quand un peuple retire sa confiance à ses dirigeants », le profond avertissement de Kiakwama à Kabila

Député national et président national de la Convention des Démocrates chrétiens( CDC), parti de l’opposition,  Gilbert Kiakwama Kia Kiziki a lancé, dans une lettre ouverte, un vibrant appel au changement en République démocratique du Congo.

« Le sens d’un serment, la valeur de la parole donnée, la rupture du Pacte Républicain, la faillite d’une Nation et la puissance d’un peuple« , c’est le titre de sa lettre publiée ce dimanche 15 ocobtre.

Dans cette longue intervention, d’un français parfait, le député congolais fait le parallélisme entre l’actuelle crise politique en République démocratique du Congo et celle des années 1990, durant l’époque du président Mobutu.

On croirait que le temps s’est arrêté en 1992 ou 1993. Le Zaïre en transition politique de l’époque est déliquescent. Sa monnaie en chute libre, son économie en lambeaux, son armée mexicaine, inefficace et volontairement désorganisée, sa classe politique dans des querelles constantes et le peuple dans une souffrance sans qualificatif.
Un leitmotiv dans la population : « Tolembi. Boye ti wapi ? Akende. Ata ntaba… ». Chez le président Mobutu : »Ils ne feront pas sans moi, quoiqu’il arrive », remarquer-t-il.

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« La seule différence, heureusement, est qu’il n’y a pas en ce moment de rébellions armées soutenues par la Communauté internationale par le truchement de nos États voisins« , ajoute-t-il.

Gilbert Kiakwama, qui s’adresse au président Joseph Kabila, appelle à une « rupture fondamentale, urgente ».  Car dit-il, « l’échec de votre action est patent et le danger imminent. La faillite est là. Il reste à la prononcer, à solder les comptes, à passer sous administration provisoire avant qu’un repreneur sérieux ne se présente et soit approuvé. »

« La faillite est économique… Elle se manifeste dans l’incapacité de poser en 20 ans, les bases solides du renouveau et du développement de notre pays, malgré la propagande. Pire encore au vu du bradage des joyaux de notre patrimoine. Résultat : le désordre et l’anomie« , sanctionne-t-il.

« Les annonces faites – avec beaucoup de légèreté et d’insouciance – de la non convocation des élections, du nouveau report sine die des élections, de l’absence de moyens pour organiser les élections au terme de l’Accord de la St-Sylvestre, etc… sont autant de coups de canon qui vont conduire notre Nation dans l’abîme« , fait-il remarquer.

Le député congolais met en garde le président sur l’inactivisme du peuple congolais. « Bien sûr beaucoup se répètent qu’il n y aura rien. Que les congolais sont des peureux. Que les congolais sont des distraits. Que les leaders de l’Opposition sont des fainéants désunis incapables de faire le travail de terrain nécessaire (ça prend du temps mais ils y viennent ; la réalité s’impose à tous). Que l’Opposition politique est aphone et sans ressort« , laisse-t-il entendre avant d’ajouter: « Mais nous les congolais, nous sommes imprévisibles ! »

« Ça ne se passera peut-être pas quand tout le monde l’attend, mais il faut se mettre en tête dès à présent que ça se passera. Vous étiez plus jeune mais jadis le colonisateur et le président Mobutu ont eu le même sentiment d’infaillibilité. Forts de leurs armées fidèles, de leur nomenklatura et de leurs réseaux ils tenaient les congolais pour quantité négligeable« , met-il en garde.

« M. le Président, ne croyez pas que l’idée d’un mandat présidentiel indéfini, prolongé illégitimement finira par s’imposer. Cette notion est rétrograde. Elle n’est pas républicaine. Et c’est un véritable poison pour le devenir de la République démocratique du Congo. Aucun congolais d’aujourd’hui ou de demain ne saurait se satisfaire d’un tel recul dans la construction de notre Nation« , ajoute-t-il.

2 comments
  1. Voila de paroles qu’un Sage addresse a un Fou du Pouvoir voulant continuant son passage en force malgre les evidences de son rejet par les Congolais.

    Le Fou du Pouvoir, ebloui par sa richesse mal-acquise et ses tueurs BanaMura, n’ecoute que les paroles de ses flatteurs – dont le ramassis d’ex-Mobutistes qui seront les premiers a fuir et le renier comme ce fut le cas en 1997. Un sort pire que celui de Mobutu, donc celui de Kaddafi, risque de l’emporter et tres bientot !

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