La Garde républicaine (GR) ne peut plus protéger Joseph Kabila et Olive Lembe estime Jean-Jacques Wondo

En séjour dans l’est de la République Démocratique du Congo, l’ex Première dame de la RDC, Olive Lembe Kabila continue à être sécurisée par les éléments de la Garde républicaine.

Pour Jean-Jacques Wondo, spécialiste de questions militaires et sécuritaire, également conseiller en matières de sécurité de l’opposant Moïse Katumbi, cette continuité de la Garde républicaine à sécuriser Joseph Kabila et son épouse insinue une duplicité du pouvoir au sommet de l’Etat.

Dans un texte transmis à POLITICO.CD, Jean-Jacques Wondo indique que conformément aux dispositions de l’article 153 de la loi organique sur les Forces Armées de la RDC (FARDC), stipule que « la Garde républicaine assure la garde, la protection du Président de la République et de ses hôtes de marque ; elle assure la sécurité des installations présidentielles ; elle assure enfin les escortes et les honneurs à l’échelon de la Présidence de la République ».

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« Cette loi reste néanmoins muette sur la protection des anciens présidents. Mais sur la base de la jurisprudence post-électorale 2006, on peut avancer sans être contredit que l’ancien président Joseph Kabila doit être gardé par des éléments de la police nationale congolaise à l’instar des candidats à l’élection présidentielle et des vice-présidents issus de la transition dite « 1+4 » » écrit Jean-Jacques Wondo.

« L’on se rappelle qu’en mars 2007, Kinshasa fut le théâtre des combat entre les éléments du GSSP (devenu Garde républicaine) et les soldats du Détachement de protection personnelle (DPP) chargés de la protection rapprochée de Jean-Pierre Bemba. Il était question de dissoudre la garde personnelle de M. Bemba et d’incorporer dans l’armée régulière les quelque 100 hommes qui la composaient » rappelle-t-il.

« Seuls douze policiers devaient constituer les effectifs chargés de la protection de Jean-Pierre Bemba » explique Jean-Jacques Wondo.

Pour Jean-Jacques Wondo, l’article 18 de la loi portant statut des anciens Présidents de la République élus dispose entre autres détermine ce que revêt la garde d’un ancien chef de l’Etat.

« Tout ancien Président de la République élu [et non son epouse] bénéficie des avantages complémentaires ci-après : Une habitation décente fournie par l’État ou une indemnité de logement; un passeport diplomatique pour lui-même, son conjoint et ses enfants mineurs; un titre de voyage en business class pour lui-même, son conjoint et ses enfants mineurs; cinq véhicules pour la fonction et pour usage domestique, après cinq ans deux fois renouvelables; un service de sécurité doté de moyens logistiques conséquents comprenant au moins deux gardes du corps; trois éléments de sa suite et une section chargée de la garde de sa résidence; etc. (…) ».

« Même si cette loi ne limite pas la taille de sa sécurité personnelle, on constate sur les faits que les cortèges de Joseph Kabila et de son épouse sont de loin plus impressionnants que celui de son successeur » constate le directeur du site web DESC WONDO, consacré à l’actualité sécuritaire et militaire de la RDC.

« Si les avantages sont accordés au président sortant, cela ne concerne pas son épouse, en-dehors de ce que prévoit la loi » souligne Jean-Jacques Wondo, qui s’inquiète de nouveau de ce qu’il qualifie de duplicité au sommet de l’Etat.

« Laisser cohabiter cette duplicité au sommet de l’Etat risque de jouer en défaveur du nouveau président dont la base (qui gronde déjà) attend une nette rupture promise et non la continuité masquée du kabilisme. Et le peuple – surtout la base – ne sera plus continuellement dupe à un certain moment lorsqu’il se rendra compte de la supercherie. Il accorde pour l’instant le bénéfice du doute au président Fatshi, en espérant la rupture car le réveil populaire pourrait être brutal. »

Fiston Mahamba (@FMLarousse) | POLITICO.CD

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