En RDC, la campagne électorale continue par publicités payées sur Internet

Les réseaux sociaux continuent de diffuser les publicités payées par des candidats aux élections en République démocratique du Congo, bien que la fin de la campagne électorale au pays ait été décrétée depuis le 22 décembre 2018. 
Illustration. PH. DR.

C’est le modèle économique très lucratif des réseaux sociaux. Quand un visiteur utilise Facebook ou Twitter, des publicités lui sont proposées, voir imposées, entre des publications. Les réseaux sociaux vendent donc leurs audiences aux annonceurs de tout type.  En République démocratique du Congo, la pratique de la publicité en ligne s’est largement répondue au niveau commerciale, du côté des professionnelles des entreprises.

Cependant, alors que le pays est en plein processus électoral, les pratiques de la publicité en ligne entrent en politique. Des structures entières utilisent ainsi les audiences de réseaux sociaux pour faire la promotion de leurs leaders politiques. C’est ainsi que bien avant la campagne électorale, des internautes congolais ont vu plusieurs candidats s’afficher dans leurs applications de réseaux sociaux.

Ruée vers les réseaux sociaux

Le pique a été durant la campagne électorale. Sur Facebook ou sur Twitter par exemple, les deux réseaux sociaux auxquels plusieurs millions d »internautes congolais connectés, des candidats se sont rués, en y diffusant leurs vidéos et contenus de campagne. Mais voilà, alors que la campagne a été déclarée close officiellement le 22 décembre sur fond de polémique, plusieurs candidat continuent de diffuser leurs contenus sur Facebook et Twitter.

La rédaction est par exemple tombée sur plusieurs diffusions du candidat de la coalition au pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary. Une vidéo de quelques secondes, qui appelle à voter pour le candidat du président Kabila, Ramazany Shadari. Mais il n’est pas seul. En terme de visibilité, Martin Fayulu est sans doute le plus ancré sur internet. Plusieurs dizaines de ses annonces sur les réseaux sociaux sont toujours visibles ce dimanche 23 décembre.

Plus encore, le candidat de LAMUKA et quelques d’autres utilisent également le fameux réseaux Google Adword, qui diffuse des publicités sur le réseau du géant américain Google, mais également sur des millions de sites internet à travers le moyen donc même POLITICO.CD. « Nous avons désactivé manuellement plusieurs publicités de candidats sur le site. Malheureusement, nous n’avons pas la même option de contrôle sur les réseaux sociaux. Cela ne dépend pas de nous », explique Litsani Chourkan, Directeur Général de POLITICO.CD.

Pas de réglementation

En effet, l’utilisation des réseaux sociaux durant les campagnes politiques a créé des vives tensions récemment aux Etats-Unis. Si Facebook ou Twitter ont du répondre avec des mesures de contrôle, il semble que les géants américains n’aient pas réellement surveiller les publications en RDC. « Nous avons par exemple des publicités négatives. Un homme sur la capture ci-dessous, a diffusé une vidéo polémique de Kamerhe, l’accusant de tribalisme. Normalement, cette vidéo n’aurait pas du être publiée par les équipes de Facebook« , estime Rudy Ndony, spécialiste des Réseaux sociaux chez POLITICO.CD.

Campagne négative contre l’opposant Vital Kamerhe.

Dans une autre vidéo dite « sponsorisée », on voit notamment Abraham Luakabwanga, un proche de Félix Tshisekedi, traiter d’autres candidats « d’homosexuel ». « J’aimerais vous dire je connais un candidat qui est pédé », dit-il à un journaliste, alors que ce type de sorties, dans un pays largement homophobe, peut-être considéré dangereux.

La publicité en ligne est de plus en plus facilité. Quiconque disposant d’une carte bancaire peut facilement s’acheter de la publicité, qui consiste réellement à faire diffuser un contenu de son choix à un plus grand nombre. Et même si les campagnes sont validées manuellement, beaucoup de contenu en langue nationale passe sans réel contrôle.

Facebook et Youtube, qui continuent notamment de diffuser les campagne, n’ont pas pu être joints par nos équipes. En RDC, il existe un large vide juridique autour de la campagne publicitaire, notamment politique en ligne. Alors que la Commission électorale et l’autorité de régulation des médias continuent de revendiquer la fin de cette campagne, beaucoup risquent de continuer à utiliser les réseaux sociaux pour contourner la loi.

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