Dans une conférence de presse animée par Albert Yuma, président du conseil d’administration de la Générale des carrières et mines, Gécamines, a déclaré s’exprimer une fois pour toutes, répondre de manière précise et documentée aux différentes publications de plusieurs ONG, dont Global Witness, Carter Center et plus récemment Enough Project, et plus particulièrement aux allégations outrancières et systématiquement à charge à l’endroit de Gécamines et de la RDC.
Par la publication de ce rapport et sa mise à disposition en ligne, la Gécamines indique mettre à la disposition de l’opinion publique nationale et internationale la réalité des faits.
Dans un long exposé dilué des statistiques, les membres du personnel de la Gécamines ont pris la parole, expliquant essentiellement comment, sur les bons conseils des « partenaires au développement », l’entreprise qui était un fleuron de l’industrie minière africaine a été dépecée, ses principaux actifs et gisements ayant été transférés au profit de groupes miniers étrangers. « C’est ainsi que plus 33 millions de tonnes de cuivre ont été transférés aux partenaires étrangers, en ne laissant que 400 000 tonnes à Gécamines ».
Le rapport explique abondamment comment le système mis en place par les sociétés multinationales du secteur vise à priver Gécamines et la RDC des bénéfices des projets, en minorant les résultats des sociétés de projet en RDC, lorsque ces multinationales annoncent au même moment des profits records sur les marchés financiers.
« Au total, le manque à gagner pour Gécamines et la RDC est à ce jour estimé, sur la base des projections fournies à l’époque par ces mêmes partenaires internationaux, à 4,9 milliards USD entre 2005 et 2016. Compte tenu des enjeux, le travail d’audit entrepris par Gécamines doit se poursuivre » écrit le rapport.
Ce rapport conclut que la Gécamines ne restera pas silencieuse face à des allégations manifestement destinées à servir les mêmes intérêts qui, partout dans le monde, voient d’un mauvais œil les pays en développement « qui ont fait le choix légitime de se réapproprier leurs ressources naturelles et d’imposer un meilleur partage des revenus entre les investisseurs et les pays hôtes, qui ne demandent qu’à augmenter leurs ressources propres pour conduire leur politique de développement et réduire leur dépendance à l’aide étrangère conditionnelle ».