« Avec ou sans argent il y aura des élections le 23 décembre« , lançait le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, le 21 septembre dernier dans une interview à la presse. Pour autant, à peine deux semaines après cette sortie, la CENI montre des signaux d’agacement face aux problèmes d’argent dont elle fait face.
Selon Corneille Nangaa, à ce jour, il manque exactement 289 millions de dollars sur les 432 millions budgétés par CENI. A moins de trois mois des élections, retard dans le décaissement pourrait en effet occasionné un report du scrutin. La situation économique du pays ne rassure pas non plus tant du côté de l’opposition que du côté de la Communauté internationale, alors que gouvernement congolais a décidé de financer seul ces élections.
« Le niveau des recettes fiscales est bas et l’exécution du budget 2018, c’est-à-dire le décaissement, en est seulement à 35% des dépenses prévues », explique une source proche du dossier, cité par ailleurs par la radio allemande Deutsche Welle.
Pour autant, du côté du gouvernement, on rassure que tout est mis en oeuvre pour respecter la date du 23 décembre pour ces élections. « Les 280 millions de dollars sont disponibles et nous les mettrons à la disposition selon un plan de décaissement qui est convenu entre la Ceni et le gouvernement, c’est à dire le ministère des Finances. Il n’y aura pas de report ! Le 23 décembre, il y aura une élection« , a expliqué Lambert Mende toujours à la radio allemande.
Des problèmes logistiques s’ajoutent également à la CENI. Les moyens de transport de matériel promis par Corneille Nanga, notamment des avions, des camions et même des hélicoptères n’ont été aperçus à Kinshasa.