Le Rwanda envisage de quitter la CIRGL

Pour n’avoir pas joué un rôle actif dans la lutte contre les fugitifs et les forces négatives du génocide dans la région malgré un pacte de sécurité qui oblige les Etats membres à prendre des mesures, le Rwanda envisage de quitter la CIRGL rapporte The East African.

Le Rwanda envisage de se retirer de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mettant en cause le rôle de l’organisme et son impact dans la prévention de l’insécurité dans la région.

Selon le Rwanda, la CIRGL n’a pas joué un rôle actif dans la lutte contre les fugitifs et les forces négatives du génocide dans la région, malgré un pacte de sécurité qui oblige les Etats membres à prendre des mesures.

Le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a publié sur Twitter: « Nous envisagerons un retrait permanent de la CIRGL. Il faudra d’abord expliquer son travail en 12 ans d’existence ».

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Nduhungirehe n’était pas disponible pour d’autres commentaires, mais les observateurs signalent les problèmes diplomatiques du Rwanda avec le Burundi comme raison possible de sa déclaration.

La CIRGL, composée de 12 pays: le Rwanda, le Burundi, le Congo-Brazzaville, la RD du Congo, la République centrafricaine, le Kenya, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et l’Angola a son siège à Bujumbura, au Burundi, un pays qui a eu des relations glaciales avec le Rwanda depuis 2015, à la suite de l’élection présidentielle controversée du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.

Le Rwanda accuse la CIRGL de ne pas avoir tenu le Burundi pour responsable en 2015, suite à des allégations selon lesquelles les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) auraient quitté l’est de la RD Congo pour rejoindre le groupe

Le groupe rebelle des FDLR s’oppose au gouvernement rwandais et certains de ses membres sont recherchés au Rwanda pour des crimes liés au génocide.

« La CIRGL n’est plus efficace. Le Rwanda restera attaché à différents organismes régionaux dynamiques. Il n’y a pas besoin de rester dans des organisations dormantes qui représentent une dépense inutile « , a déclaré une source, ajoutant que l’agenda de la CIRGL reste dicté par les intérêts de son principal donateur, l’Angola.

Les responsables de la CIRGL ont toutefois défendu le bilan de l’organisme, notant qu’il a tenu plusieurs forums où la sécurité régionale est discutée en détail et des solutions sont recherchées pour les États membres qui ont des relations glaciales.

« Le Burundi et le Rwanda entretiennent des relations diplomatiques; les ambassades sont ouvertes dans les deux capitales. Dans les coulisses, la diplomatie préventive n’est jamais exposée aux médias et est dans la plupart des cas plus efficace « , a déclaré Wilson Kajwengye, directeur de la paix et de la sécurité à la CIRGL.

Il a ajouté que la CIRGL avait mandaté son mécanisme de suivi pour entreprendre une diplomatie afin de normaliser les relations bilatérales entre voisins. La directive a été prise en juillet lors de la réunion du comité interministériel régional de la CIRGL.

La semaine dernière, la CIRGL et les équipes de l’ONU ont participé à une campagne de sensibilisation et de dépistage pour les anciens rebelles des FDLR dans l’est de la RDC, prêts à abandonner les armes et à se réinsérer dans la société.

Fiston Mahamba

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