L’accord sur les funérailles de Tshisekedi définitivement enterré?

4 mois après la signature de l’accord pour les funérailles d’Etienne Tshisekedi et malgré plusieurs promesses du gouvernement, rien n’est fait.
Henri Mova Sakanyi saluant Mgr Gérard Mulumba à Kinshasa, le 23 avril.

Un conteneur, du matériel, des traces de forage… le lieu censé accueillir le mausolée de la dépouille d’Étienne Tshisekedi, leader historique de l’opposition décédé depuis le 1er février 2017 à Bruxelles, est resté, comme l’accord signé autour de ses funérailles, une entreprise abandonnée.

Le 23 avril à Kinshasa, Joseph Olenghankoy, président du CNSA était joyeux comme un enfant, avec presque des larmes aux yeux, il annonçait avoir rendu sa plus belle note politique: celle d’offrir un repos éternel à Étienne Tshisekedi, son mentor disait-il. Ce jour-là, l’homme politique pourtant fougueux, avait accepté de se faire éjecter de l’accord final signé entre le gouvernement, la famille d’Étienne Tshisekedi et son parti, l »UDPS, pour des funérailles.

Cet accord, présenté en pompe tant par le gouvernement que par des proches de Tshisekedi, mettait terme à plus d’un an de bras de fer autour des restes du leader de l’opposition. Tant, depuis sa mort à 83 ans, Étienne Tshisekedi a vu tour à tour son parti, sa famille et le pouvoir congolais politisé ses funérailles.

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Cependant, quatre mois après la signature officielle de cette entente, l’espoir de voir Étienne Tshisekedi être enterré dignement s’échappe. Il y a tout d’abord les dessous de cet accord qui a finalement posé problème. En effet, à la signature, comme l’annonçait POLITICO.CD à l’époque, le pouvoir et l’UDPS, notamment son leader Félix Tshisekedi, le fils d’Étienne Tshisekedi, étaient en discussion pour former un gouvernement de large union, dans l’idée, côté pouvoir, de reporter les élections prévues le 23 décembre prochain et de maintenir le président Kabila au pouvoir.

Cependant, face finalement au refus de Félix Tshisekedi et à la suite des changements intervenus, Joseph Kabila et son gouvernement n’ont plus visiblement la volonté de respecter cet accord, qui ne leur est plus serviable politiquement. Officiellement, les finances posent problème. Selon des informations recueillies par POLITICO.CD, il y a pourtant eu un décaissement, qui n’aura jamais été retrouvé. « A ce stade, l’architecte a préfinancé les travaux de ses propres fonds, mais il est limité. Il n’a jamais reçu le financement nécessaire« , renseigne une source proche du dossier.

«  »Ils n’ont plus d’intérêt d’organiser ces funérailles, surtout après le refus de Félix Tshisekedi de prendre la Primature qu’ils lui proposaient » dénonce Monseigneur Gérard Mulumba, frère d’Étienne Tshisekedi, joint par POLTIICO.CD.  « Ils ont peur de la dépouille de Tshisekedi. Ils ne veulent pas que l’UDPS et la famille se chargent de ses funérailles seules, et au même moment, ils ne veulent pas respecter l’accord signé en avril« , accuse le prêtre congolais.

En juin dernier, le ministre de l’Intérieur, le vice-Premier ministre Henri Mova avait annoncé des funérailles « avant le 30 juin », sans donner suite. « Ils n’ont plus d’intérêt d’organiser ces funérailles, surtout après le refus de Félix Tshisekedi de prendre la Primature qu’ils lui proposaient » dénonce le prêtre congolais. Les autorités chargées de ce dossier sont restées injoignables aux appels de POLITICO.CD.

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