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Banana Port Papers: comment José Makila s’est fait une place aux côtés de Kabila

« Joseph Kabila, Président de la République, avait promis de pacifier le pays, nous n’avons rien vu de cette pacification. Nous n’avons pas d’armée, il a fait exprès pour que notre armée ne soit pas modernisée. » Cette virulente attaque est celle de José Makila Sumanda, durant une intervention vidéo alors qu’il faisait partie de l’opposition radicale contre Joseph Kabila, allant jusqu’à accuser le Président congolais de connivence avec le Rwanda voisin pour « morceler » la République démocratique du Congo.

Aujourd’hui, l’homme ne tient plus le même discours. Il est au gouvernement, au juteux poste du vice-premier ministre chargé des transports et voies de communication. A la lumière des révélations d’un groupe de lanceurs d’alterte ce vendredi, l’ancien opposant doit son poste au rôle pondérant qu’il joue au coeur même d’un dossier sujet à corruption révélée autour du projet de port en eau profonde à Banana.

En effet, dans cette affaire que révèle la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF), le gouvernement congolais est sur le point de conclure un contrat de plusieurs centaines de millions de dollars entaché d’allégations de corruption avec Dubaï Port World (DPW).

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« Visant à construire un port en eau profonde à Banana, le seul accès à l’Océan Atlantique de la RDC, le contrat prévoit également la création d’un groupe de sociétés susceptible de faciliter l’enrichissement personnel de certains dignitaires du régime congolais. L’ensemble des négociations serait également entaché de faits de corruption autour d’un projet qui doit s’élever à plus d’un milliard de dollars« , explique-t-on dans cette publication consultée par POLITICO.CD.

Etrangement vice-Premier ministre

José Makila, à titre d’exemple, et à peine arrivé au gouvernement sous la direction de l’ancien Premier ministre Samy Badibanga, signe un premier protocole e 3 janvier 2017. Suite à cette signature, DPW ouvre une filiale en RDC, dirigée par Claude Makoso. Makoso serait pressenti pour être le futur directeur de la société chargée de la construction du port.

Le 15 février 2017, Al Banna, Directeur général de DPW pour l’Afrique et le Moyen-Orient, envoie une lettre à Makila pour le remercier et lui faire parvenir un plan de travail détaillé pour une période de six mois. ( Annexe 6 lettre du 15.02.17 envoyée par Al Banna à MakilaAnnexe 7 plan de travail)

Une position qui sauve visiblement Makila du remaniement ministériel à l’arrivée, en avril 2017, de Bruno Tshibala à la Primature. L’homme qui a le mérite d’avoir violé la loi en cumulant son mandat de gouverneur du Sud-Ubangi et son poste de Vice-Premier ministre, se présente étrangement comme la troisième personnalité de l’équipe gouvernementale issue de l’accord contesté de la Saint-Sylvestre: lui qui n’est qu’à la tête d’un petit parti, l’Alliance des Travaillistes pour le Développement (ATD).

Bon soldat, Makila continue de mener à bien ce dossier, en se rendant à Dubaï en octobre 2017, pour visiter les locaux de DPW en vue de la signature imminente. ( Annexe 9 « Renforcement de coopération entre la RDC et les Emirats arabes Unis », Agence de Presse Congolaise, 05.10.2017).

Selon le compte-rendu du conseil des ministres du 24 février 2018, il a été décidé que le projet soit visualisé préalablement à toute décision finale, lors du prochain conseil des ministres

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