Trump envoie un message clair à Kabila

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Les élections en 2018. Telle était la position des Etats-Unis annoncée en octobre dernier par l’Ambassadrice Nikki Haley en visite à Kinshasa, créant au passage une colère auprès de l’opposition. Cette furie était plus intense d’autant plus que le 6 novembre, l’Amérique a enfoncé le clou en annonçant son soutien au calendrier contesté de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), faisant passer Washington comme un allié de Kinshasa.

Cependant, il n’en sera pas question. Contre toute attente, Donald Trump a signé le 20 décembre une décision sanctionnant plusieurs dirigeants africains, dont l’homme d’affaires israélien et bras droit du président Joseph Kabila, Dan Gertler.

Ami personnel du président congolais, architecte du système financier du régime de Kinshasa, l’homme qui contrôle les richesses de la RDC a vu ses avoirs être gelés par le Département de Trésor américain, qui l’accuse d’être impliqué « dans de graves violations des droits de l’homme et de la corruption« . L’Administration Trump concrétise ainsi sa promesse de « tout faire » pour que le calendrier électoral de la CENI soit respecté.

Par ailleurs, la décision de sanctionner Gertler fait aussi suite aux multiples appels des élus américains, notamment les sénateurs Elisabeth Warren, Edward Markey, Cory Booker, Richard Durdin, Benjamin Cardin, Christopher Coons et Sherrod Brown, qui ont envoyé une lettre au président Trump en date du mardi 3 octobre dernier, lui demandant intervenir pour aider à mettre fin à la crise politique et sécuritaire en République démocratique du Congo « Nous demandons que vous utilisiez tous les outils disponibles pour faire face à des crises politiques, de sécurité et humanitaires de plus en plus inquiétantes« , disaient-ils.

Déjà en juin 2016, les États-Unis ont prononcé des sanctions ciblées à l’encontre de l’ancien chef de la police de Kinshasa, le Gén. Célestin Kanyama, et en septembre, à l’encontre du Gén. Gabriel Amisi Kumba, commandant de l’armée dans la région occidentale du pays, et de l’ancien inspecteur de la police John Numbi. En décembre, les États-Unis ont élargi les sanctions visant également Évariste Boshab, qui était alors ministre de l’Intérieur, et Kalev Mutondo, chef des services de renseignements.