L’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir en République démocratique du Congo signe par ailleurs la fin de certains qui ont été jadis ses adversaires. Bruno Tshibala, l’actuel Premier ministre, est dans cette position. Débauché par Joseph Kabila de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le chef du gouvernement sortant est considéré comme un traître au sein de ce principal parti d’opposition, aujourd’hui au pouvoir avec Félix Tshisekedi.
Alors, Bruno Tshibala tente de garantir son avenir. Dans un décret publié dans le Journal officiel le 15 décembre 2018, il est reconnu aux anciens Premiers ministres, à charge du Trésor public, une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments du Premier ministre en fonction, une indemnité mensuelle de logement équivalant à 5 000 dollars américains et bien d’autres avantages.
Hormis le Premier ministre, tous les autres membres du gouvernement sont couverts par un autre décret qui leur reconnaît notamment une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments de ceux en fonction.
Le document, diffusé sur les réseaux sociaux cette semaine, est dénoncé par plusieurs organisations et acteurs de la société civile. L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), à titre d’exemple, estime que ce décret doit être annulé parce qu’il viole la loi. « Celui qui l’a pris et celui qui l’a contresigné savaient clairement qu’ils n’allaient plus être membres du gouvernement. Ils ont ainsi voulu se créer une sorte d’avenir financier très sûr« , a estimé Mt. Georges Kapiamba, président de cette ONG.
Du côté de la nouvelle présidence de Félix Tshisekedi, on a pas encore communiqué officiellement sur la question. Mais plusieurs source affirme que le nouveau locataire du Palais de la nation devrait annuler ces décrets.