Tôt ce matin, c‘est des coups de feu qui ont animé le meeting de Martin Fayulu à Masimanimba, dans le Kwilu. Des policiers comis à la garde d’une député du pouvoir ont ouvert le feu, officiellement pour disperser des partisans de l’opposant congolais qui tentient de piller. Mais sur place, c’est plutôt une réalité qui accompagne le candidat LAMUKA, victime de plusieurs entraves durant sa campagne.
Dimanche 9 décembre à Kindu, mardi 11 à Lubumbashi et mercredi 12 à Kalemie : à chaque déplacement de Martin Fayulu, les partisans de la coalition Lamuka affirment que les forces de l’ordre tentent d’empêcher leurs rassemblements. Mercredi 12 décembre, les membres de la coalition ont accusé les autorités de bloquer leur avion à Kalemie. Martin Fayulu lui-même n’hésite pas à pointer directement du doigt le camp du chef de l’État.
Des entraves un peu partout
Les partisans de la coalition Lamuka ont été dispersés, une femme est morte ce mercredi 12 décembre à Kalemie. Bien avant cela, des partisans de Martin Fayulu avaient été dispersés à coups de gaz lacrymogène et par des jets d’eau chaude pendant qu’ils attendaient leur candidat près de l’aéroport de Lubumbashi.
Deux partisans de Fayulu ont tués d’après une ONG de défense des droits de l’homme. Dans un bilan provisoire, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) parle aussi d’« un policier grièvement blessé » dans un état critique et de « 43 blessés, dont 15 par balle ». Du côté de la police, on fait état de onze policiers et deux civils blessés dans des heurts avec des partisans du candidat d’opposition Martin Fayulu, en campagne ce mardi à Lubumbashi. La coalition Lamuka, qui soutient fait état de cinq à six morts.
Après l’épisode de Masimanimba ce matin, le candidat de LAMUKA croyait être arrivé au bout de sa peine, mais non. A Kinshasa, où il avait prévu un meeting cet après-midi, les autorités ont envoyé une unité de la police qui a démonté le podium, mettant fin au rassemblement. Officiellement, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a suspendu unilatéralement la campagne électorale dans la capitale congolaise, craignant, semble-t-il, des violence.