A Lubumbashi, l’incroyable chasse à l’homme à Kampemba

Les forces de l’ordre ont investi plusieurs quartiers à Lubumbashi pour traquer et disperser des partisans de l’opposition. Des sources rapportent des tirs à balles réelles.

Il n’est pas bon d’être jeune à Kampemba ce mardi. Alors que l’opposant Martin Fayulu prévoyait y ternir un meeting, les forces de l’ordre ont barricadé cette populaire commune dans le sud Lubumbashi. Camions à eau, jeeps, c’est par des dizaines que ces policiers patrouillent et arrêtent tout ce qui se hasardait à passer par là.

En début d’après-midi, des militants esseulés de l’opposition ont finalement affronter ces agents de l’ordre, brûlant même des véhicule. Quelques minutes un peu plus tôt, c’est le cortège de leur leader qui a été visé. De l’aéroport international de la Loano d’où il est arrivé, Martin Fayulu a été accueilli par une véritable marée humaine, mettant cap vers son lieu de meeting Kipemba.

Selon des sources policières, c’est les partisans de l’opposition qui ont jeté la première prière. Le cortège, chargé par des tirs à gaz lacrymogène, a été détourné vers la résidence de l’opposant Gabriel Kyungu. Plus de meeting donc. Mais la situation demeure tendue. « Je biens de m’échapper, nous étions à quatre, ils ont arrêté trois de mes amis. Nous ne sommes mêmes pas des partisans de l’opposition. Nous étions seulement en train de passer« , explique Jean, un étudiant.

Eve Bazaïba, Secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et porte-parole de Martin Fayulu dénonce de son côté des « tirs » de la Garde Républicaine. Les soldats de l’élite de l’armée, également déployés ce mardi dans les rues de Lubumbashi.

« La situation est très grave ici. Nous avons atterri à Lubumbashi, il y a eu un forte mobilisation. Nous avons essuyé des tirs, du gaz lacrymogène, la garde Républicaine nous tire dessus. On ne comprend pas. J’en interpelle à la Communauté internationale et au Conseille de Sécurité« , a dénonce la Secrétaire générale du MLC, Eve Bazaïba, coincée dans un véhicule avec Martin Fayulu.

La ville, tout comme les quatre province issues du démembrement de l’ex-Katanga, sont largement disputé entre Moïse Katumbi, très populaire ancien gouverneur, et le président Kabila qui y est originaire. Au début de la campagne, Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du pouvoir y avait reçu un accueil mitigé.

« Vous avez la situation grandeur nature de ce que Kabila veut exactement. Il ne veut pas des élections. On nous a empêché d’aller à Kindu parce que Shadary ne voulait pas se ridiculiser par la foule qui devait nous recevoir. Nous sommes ici, Baba Kyungu a organisé un accueil qui les a dépassé », a dénonce de son côté, Martin Fayulu.

Selon l’opposition, l’actuel gouverneur en place, Célestin Pande, aurait donné des instructions à la police pour empêcher la tenue du meeting de Martin Fayulu, candidat soutenu par Moïse Katumbi. Si cela n’est pas prouvé, l’opposant congolais n’a pas pu tenir son grand oral destiné à battre campagne ici.

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