RDC: Une rébellion se prépare dans l’Ituri

Les députés nationaux élus de l’Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo, affirment, à l’issue d’une visite sur place, qu’une  rébellion s’organise dans le territoire de Djugu.
Inhumation de 29 civils victimes de massacre au village Luhanga (Nord-Kivu). Lundi 28/11/2016. Ph. Radio Okapi/Alain Kyalemaninwa Wandimoyi

Dans une conférence de presse organisée dimanche dernier à Bunia, capitale de la province d’Ituri, des députés élus de cette province annoncent une rébellion en gestation à Djugu, théâtre des affrontements armés depuis plusieurs mois.

« Aujourd’hui, je n’aimerais plus qu’on parle des assaillants, mais plutôt des rebelles. Ce sont des rebelles que l’on doit condamner. Nous avons l’information précise sur cette rébellion. Nous savons qui en sont les auteurs et on va donner la primeur de l’information à qui de droit », a indiqué Raymond Tshedia, élu de Djugu et membre de la commission parlementaire, cité par Radio Okapi.

Le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo a confirmé la nouvelle à la radio onusienne, précisant que les forces loyalistes sont en train de traquer ces hommes armés pour restaurer la paix dans le territoire de Djugu. « Ce sont des gens de Songa qui sont à la tête de ce mouvement. Ils s’attaquent à l’armée, à la police, même aux agents de l’ANR. Notre mission c’est de neutraliser complètement ces mouvements », a promis le lieutenant Jules Ngongo.

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Tous les treize députés annoncent qu’ils vont présenter leurs renseignements au président de l’Assemblée nationale qui les a mandatés.

Des affrontements entre les jeunes Hema et Lendu dans la province de l’Ituri ont éclaté en décembre 2017 et ont dégénérés en attaques au coup-pour-coup qui se sont rapidement propagées dans toute la province. « Plus de 70 villages ont été détruits et environ 350 000 personnes ont cherché refuge en Ouganda voisin ou ont été déplacées à l’intérieur du pays » écrit une étude du centre d’étude stratégique de l’Afrique.

Les plaines de l’Ituri, riches en pétrole, en bois, en or, en diamants et en coltan, ont été le théâtre de contestations de longue date entre les pasteurs hema et les agriculteurs lendu. La population lendu représente entre 750 000 et 1 million d’habitants, l’agriculture étant leur activité économique traditionnelle. Les Hema, qui comptent entre 300 000 et 400 000 personnes, contrôlent la plupart des plantations et des ranchs laissés par les colons belges.

Au fil du temps, ils ont étendu leurs propriétés foncières, leur pâturage et leur élevage à grande échelle à Djugu au Nord, à Irumu au Sud et le long du lac Albert à l’Est, grâce au soutien des autorités locales et nationales. La demande d’un plus grand accès à la terre pour l’élevage et l’agriculture, la croissance rapide de la population et la diminution de la fertilité et de la disponibilité des terres ont été au centre des tensions entre les deux communautés.

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