Doit-on vendre la télévision publique congolaise?

La Radio Télévision nationale Congolaise (RTNC) est cible d’une vive critique suite à son traitement largement acquis à la cause du pouvoir.

 

« Vendre la RTNC », c’est une des propositions phares du candidat à la Présidentielle Seth Kikuni. Si la thérapie semble être excessive, largement dénoncée, le mal est aussi profond. Car en République démocratique du Congo, l’ancêtre de l’OZRT de Mobutu n’a changé que de nom.

En effet, depuis chute du dictateur congolais, la télévision nationale est une véritable caisse de résonance de régimes politiques en place au pays. L’arrivée de Joseph Kabila, la démocratisation qui suivra, ou la création d’organes de régulations qui suivront ne vont pas résoudre le problème. Au contraire, aujourd’hui, la chaîne qui loge les reste du vetuste Immeuble de la voix du Zaïre près d’un camp militaire à Kinshasa est plus que jamais une église au centre du pouvoir.

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Dans une longue liste d’égarements, il y a notamment une nouvelle ligne éditoriale mise en place, celle de répondre coup sur coup aux attaques contre le pouvoir en place. L’artiste musicien Antoine Christophe Agbepa Mumba, dit Koffi Olomidé, a eu le mérite d’avoir un éditorial spécial à sa guise, pour s’être déclaré… contre l’usage des machines à voter lors des prochaines élections au pays.

Pour le Pouvoir et contre tous

Le lynchage contre sa personne du côté de la majorité, a trouvé écho auprès de  la RTNC, s’est chargée de répondre à l’artiste congolais, rappelant tout le caractère sulfureux de l’artiste, qui est en ce moment moment sous le coup de plusieurs mandats d’arrêt notamment en Zambie et en France. Le tout, sans réellement expliquer le lien qui existerait entre la machine à voter et la chaîne publique.

Le Docteur Denis Mukwge, auréolé du Prix Nobel de la Paix vendredi, a découvert le soir même que la chaîne publique ne consacre pas tellement cette distinction. A la place, nos confrères ont rappelé qu’il ne s’agit pas d’une canonisation, rencontrant étrangement les propos du pouvoir.

Ces exemples constituent en effet un euphémisme sur le traitement systématique de l’information par la chaîne nationale. La situation est d’autant plus grave à l’approche des prochaines élections du 23 décembre que le Conseil supérieur de l’audiovisuel congolais (CSAC), habituellement silencieux, est sorti de son mutisme pour recarder les dirigeants de la RTNC.

Une « réunion » va se tenir entre les dirigeants de la chaîne, la majorité et l’opposition pour en effet essayer de faire changer la situation. Mais rien n’est sûr de voir l’Eglise se remettre au milieu du village.

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