A moins de trois mois de la prochaine Présidentielle, l’opposition congolaise n’a toujours pas de candidat commun. Malgré la volonté affichée de ses leaders, la question reste brûlante. Au Boulevard Triomphal samedi à Kinshasa, les principaux ténors ont pourtant affiché leur unité, certes fragile. D’autant plus que ce meeting a surtout laissé place à des mises en garde mutuelles, révélant une méfiance persistante.
Ecarté de la course, Jean-Pierre Bemba a fait savoir qu’il faudra un accord de coalition pour qu’il soutienne un candidat commun. Le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC), qui intervenait depuis l’étranger, s’est globalement dit prêt à une candidature commune, mais à condition que celle-ci soit issue d’un accord de gouvernement commun.
Méfiance mutuelle
Dans cette situation, Vital Kamerhe s’est engouffré. Lui qui rêve discrètement, au profit de son expérience, d’être désigné candidat de l’opposition — étant le plus souple à signer des accords de gouvernement avec Bemba et Katumbi — il a appelé à la mise en place des critères pour la désignation de ce candidat. Parler des critères, Kamerhe vise sans doute Félix Tshisekedi, qui est sans doute le moins expérimenté des candidats de l’opposition.
🔴VIDÉO2 Suite Intervention du Président @VitalKamerhe1 pic.twitter.com/whyQxNL3Ra
— Michel Moto Muhima (@MichelMoto1) September 29, 2018
Cependant, outre l’expérience, Vital Kamerhe a également nommé « l’intégrité » comme critère pour désigner le candidat commun de l’opposition. A ce titre, le président de l’UNC n’est pas le mieux loti. Déjà sur place, la foule a pu l’interpeller sur ses égarements entre pouvoir et opposition, de quoi faire réfléchir. Par ailleurs, en insistant sur la trahison, Moïse Katumbi a peut-être révélé une inquiétude qui animent beaucoup tant à l’endroit de Kamerhe que mutuellement.
Difficile candidature commune
Si Martin Fayulu, Adolphe Muzito et Freddy Matungulu sont passés presque inaperçus, conformément à leurs poids politiques respectifs, Félix Tshisekedi, leader de la principale formation de l’opposition au pays, à quant à lui marqué plusieurs points. En venant très en retard, le leader de l’UDPS a pu être ovationné par la foule, plus que tous les leaders présents; mais également, le fils de Tshisekedi, qui a pris la parole en dernier, s’est posé, contrairement à d’autres leaders, en véritable rassembleur, se mettant sans doute déjà dans la peau du futur candidat de l’opposition.
Addressing the crowd, Felix Tshisekedi, the president of Congo’s largest opposition party and a front-runner to replace Kabila, said opposition forces would remain united in the run-up to the election. #felixtshisekedi #Reuters #reutersafrica #congonouvellevie pic.twitter.com/0jle7l5GYQ
— Claude Ibalanky (@cibalanky) September 30, 2018
A moins de trois mois du scrutin, l’opposition accuse donc du retard et plusieurs problèmes en son sein pour désigner ce candidat. D’autant plus que conformément à un vote qui reste très tribal en République démocratique du Congo, le report des voix n’est pas garanti. S’il est désigné, Vital Kamerhe aura tant de mal à recevoir les voix de l’UDPS que Félix Tshisekedi recevoir celles de l’UNC. Les prochains jours vont être cruciaux pour l’opposition?.