Peu de temps après l’annonce de l’acquittement de Jean-Pierre, leader du Mouvement de Libération du Congo, dix ans après son arrestation et incarceration à la Cour Pénale Internationale (CPI), des voix s’élèvent à Bangui pour dénoncer une décision politique.
« En tant que femme, je considère que c’est une décision politique », accuse une habitante de la capitale centrafricaine citée par le média allemand Deutsche Welle. « Ils veulent chasser Kabila du pouvoir, et ont donc libéré Bemba pour qu’il revienne« , s’indigne-t-elle. Pour elle « les juges n’ont même pas pensé aux victimes« . Un homme, qui assure avoir perdu son père et ses frères, va même jusqu’à évoquer « un complot ». « S’il allait en prison au moins, cela m’atténuerait ».
Toujours selon Deutsche Welle, d’autres s’interrogent encore sur le rôle de la communauté internationale et de la CPI. « Elle lutte contre l’impunité. Cette cour n’a pas de sens s’il est libéré, car elle est normalement là pour réprimer ces crimes« , réagit un homme au micro de la DW.
A Kinshasa, la nouvelle est accueillie avec un silence de morts du côté du pouvoir congolais, alors des opposants au président Kabila ont à quasi-unanimité, jubilé.
« J’apprends avec joie et soulagement, l’abandon des charges qui pesaient sur JP Bemba.Mes premières pensées vont à sa famille et à ses partisans.Son retour sur la scène politique congolaise sera sans nulle doute un renfort considérable pour le camp de l’alternance.Gloire à DIEU« , écrit triomphalement l’opposant Félix Tshisekedi via son compte Twitter.