Vendredi à Kinshasa, alors qu’il visitait les installations de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Premier ministre Bruno Tshibala s’est offert une promenade de santé à l’immeuble en face, où des centaines d’agents de la SCTP étaient en sit-in pour réclamer plusieurs mois impayés par cette société nationale de transport.
Pris par l’euphorie, le Premier ministre a lancé un véritable ultimatum au Directeur général de l’ex-Onatra, Daniel Mukoko Samba, lui enjoignant de procéder aux paiements de ces arriérés dans les 48 heures. Cependant, deux hauts cadres de cette entreprise publique confient à POLITICO.CD que le Premier ministre a rendu public des propos contradictoires à plusieurs entretiens qu’il a eu avec le Directeur Mukoko Samba, dont le dernier date de 24 heures avant.
« Dans les rencontres entre le Premier ministre et le Directeur Daniel Mukoko Samba, dont une date de jeudi, il a été question de la situation d’arriérés de salaires des agents de cette entreprise. Le directeur a expliqué au Premier ministre les efforts qui sont mis en place pour décanter la situation » renseigne d’entrée de jeu un cadre requis l’anonymat à POLITICO.CD.
« Après toutes ces explications, le Premier ministre a félicité, encouragé et assuré de son soutien au Directeur général pour toutes les démarches qu’il entreprend pour résoudre cette question d’arriérés salariales » détaille la source, qui dit être déçue que les explications données dans la presse par le premier ministre Bruno Tshibala Nzhenze ne soient pas les mêmes que celles données après les détails reçus auprès du DG de l’ex ONATRA.
Dans une série de tweets ce samedi, Daniel Mukoko Samba essaie d’expliquer les réformes tant sur le plan de modernisation des infrastructures que celui de la motivation d’agents de la SPTC, première ressource de cette entreprise publique.
« Le plan de relance se met progressivement en place. Les équipements acquis devraient arriver à partir de mai. Chemin de fer: locomotives, wagons, carrière Kiasi-Kolo, etc » note-t-il avant d’ajouter: « Les salaires de 2018 sont en train d’être payés bien que difficilement pour le moment. À Matadi les salaires ont été payés de janvier à mars. Quant aux arriérés dont les plus vieux remontent à juillet 2016, ils seront étalés à partir du second semestre 2018.«
Joint au téléphone, Daniel Mukoko Samba a refusé de commenter les informations de POLITICO.CD. Le Directeur général de la SCTP n’a cependant pas démenti, ni confirmé les propos de ces deux cadres, raccrochant rapidement son téléphone.